Mort de Marie (4)
Les immortalistes répondent que l'Immaculée Conception de Marie et sa Maternité divine semblent postuler son immortalité. Si l'âme de Marie s'était séparée de son corps, ne fût-ce qu'un très bref instant, la Vierge aurait cessé d'être Mère de Dieu en cet instant. La Compassion de Marie suffit à la configurer à son Fils, comme l'étymologie le montre. Si Marie devait mourir pour être configurée à Jésus, on pourrait exiger qu'elle fût crucifiée, elle aussi, ce qui n'a pas été le cas. Marie se configure au Christ spirituellement, comme l'Église, et femme est « l'icône eschatologique ».
À la fin des temps, l'Église ne connaîtra pas la mort physique : « Nous ne mourrons pas tous, mais tous seront transformés » (1 Corinthiens 15, 51). Marie est immortelle et préfigure l'Église immortelle. L'Immaculée est rachetée par la Croix du Christ, et triomphe par sa Résurrection. L'Assomption de Marie est donc la configuration à
(lire la suite) cette mort-Résurrection, dont les effets se font sentir sur son corps par anticipation de la résurrection finale (cf. Philippiens 3, 20-21). L'admirable échange qui s'est produit avec l'Incarnation, Jésus revêtant alors sa physionomie humaine à partir de traits de Marie, trouve son contrepoint en Marie, en qui se gravent les traits glorieux du corps de son Fils.
Le Vénérable Pie XII écrit, dans la constitution apostolique Munificentissimus Deus par laquelle il définit le dogme de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie au ciel que cette Assomption révèle à l'Église sa propre condition eschatologique et l'actualise dans son membre le plus éminent après le Christ. Marie ayant « été en corps et en âme à la gloire du ciel », c'est toute la personnalité humaine qui s'en trouve exaltée. Dieu recrée en sorte la personne humaine en lui redonnant sa condition première. Les œuvres de l'homme le suivront au ciel. Ce qui entraîne qu'il existe une suite logique entre la mis
sion terrestre de Marie et son Assomption. Elle reste la Mère du Dieu-Homme, Jésus-Christ, et elle continue d'exercer sa Maternité spirituelle, et glorieuse, envers les membres du Corps mystique de son Fils qu'est l'Église.
En outre, tout part de Denys l'Aréopagite, dont d'aucuns disent qu'il a été converti par saint Paul (Actes 17, 34) et qu'il a été témoin, oculaire de la mort de Marie (De divinibus nominibus 3).
(à suivre…)
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