Mort de Marie (5)
Tous les auteurs, orateurs, théologiens, historiens, tant grecs que latins, qui affirment la mort de Marie se sont appuyés sur cette citation de Denys l'Aréopagite. Or, l'on sait depuis le XVIe s. que l'auteur de l'ouvrage incriminé est un inconnu qui l'a rédigé au Ve s. La mort corporelle de Marie n'aurait rien ajouté à la perfection de sa collaboration active et méritoire à l'œuvre de la Rédemption objective. C'est par toutes les circonstances de sa vie terrestre, unie à celle du Sauveur, et plus spécialement par sa Compassion au pied de la Croix, et la mort spirituelle et l'immolation totale qu'elle a comporté, qu'elle est devenue Mère des hommes et corédemptrice avec son Fils.
« Le péché originel n'existant pas en elle, ne put altérer son corps et le décomposer par l'affaiblissement des sens, par l'épuisement des forces, par l'appauvrissement du sang. Marie mourut, mais sa mort ne fut qu'un simple fait
(lire la suite) et non un effet, et, une fois accompli, il cessa d'être. Elle mourut afin de vivre à jamais ; elle mourut pour la forme, et uniquement afin de payer sa dette à la nature, comme on le dit ; ce fut pour elle une cérémonie comme le baptême ou la confirmation ; elle mourut, non pas pour elle-même ou à cause du péché, mais pour se soumettre à sa condition, pour glorifier Dieu, pour faire ce que faisait son Fils ; elle ne mourut pas cependant, comme son Fils, au milieu des souffrances et pour un but particulier ; elle ne mourut pas de la mort des martyrs, car son martyre avait précédé sa fin ; sa mort ne fut pas une expiation, car la créature ne pouvait en donner ; l'expiation avait été offerte pour tous les hommes ; elle mourut donc pour achever sa carrière et pour recevoir sa couronne » (bienheureux John Newman, Conférences aux protestants et aux catholiques, Dix-huitième Conférence).
Étant donné que c’est un thème de libre opinion, l’iconographie ne s’est pas privée de représenter la mort supposée de Marie. Selon la Légende dorée, de Jacques de
Voragine, un ange portant une palme à la main apparaît à Marie quand elle a soixante ans, et lui déclare : « Marie, je te salue, je t’apporte une branche de palmier cueillie dans le paradis : ordonne qu’on la porte devant ton cercueil le troisième jour après ta mort, car ton Fils t’attend » (sur l’Assomption), scène représentée dans un vitrail de Saint-Quentin, de Soissons).
(fin)
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