Jésus et la Sainte Famille (2)
Nous apprendrons à faire de notre existence tout entière une prière qui dure vingt-quatre heures. Car la prière ne consiste pas seulement à répéter des formules toutes faites. C’est aussi cela, et même en tout premier lieu, puisqu’en réponse à la question de ses apôtres notre Seigneur leur enseigne le « Notre Père » : « Lorsque vous priez, dites : Père, que votre nom soit sanctifié ; que votre règne arrive. Donnez-nous chaque jour le pain nécessaire à notre subsistance ; et remettez-nous nos péchés, car nous remettons nous-mêmes à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous induisez pas en tentation » (Luc 11, 2-4).
Notre prière est aussi une prière liturgique, que Dieu avait réglé méticuleusement et dans ses moindres détails sous le régime de l’Ancienne Alliance, prière liturgique renouvelée par Jésus-Christ et
(lire la suite) centrée désormais sur les sacrements, notamment sur l’auguste sacrement de l’Eucharistie, source et sommet de toute la liturgie.
Mais ce que Jésus nous apprend par sa vie ordinaire au foyer familial et à l’atelier de charpentier, c’est à faire de notre propre vie une liturgie à la gloire de son Père : «Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quelque autre chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10, 31).
Car il n’existe rien chez lui, bien évidemment, qui soit vécu en marge du plan de la Rédemption. Et si, selon la légende, le roi Midas changeait en or tout ce qu’il touchait – ce qui était catastrophique pour lui, malgré les apparences, puisqu’il ne trouvait plus rien à boire ou à manger –chez notre seigneur, tout ce qu’il réalisait se transformait en prière et en sainteté. Non pour lui, puisqu’il est la source de toute sainteté, étant la Sainteté même, absolue, totale, infinie. Mais pour nous, tout à notre avantage. Toutes ses œuvres, les plus banales fussent-elles, étaient donc infiniment saintes. Et si les œuvres des saints sont leurs prières qui montent vers Dieu – « la fumée des parfums, formés des prières des saints, monta de la main de l'ange devant Dieu » (Apocalypse 8, 4) -, à combien plus forte raison, l’activité incessante du Fils de Dieu était-elle une prière pour la glorification de son Père, et le nôtre, par lui, avec lui et en lui.
C’est cela que Joseph et Marie percevaient chez l’Enfant Jésus. Un enfant normal, certes, qui, comme les autres, avait besoin de leurs soins attentifs et de toute leur affection, mais un enfant qui, d’ordinaire, ne leur posait pas de problème.
(à suivre…)
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