Jésus et la Sainte Famille (3)
Je dis que Jésus ne posait d’ordinaire pas de problèmes à ses parents, car, nous le savons bien, il leur en a posé involontairement de sérieux, quand il leur a fallu s’expatrier nuitamment en toute hâte pour le soustraire à la furie infanticide d’Hérode : l’ange dit à Joseph dans son sommeil : « Lève toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu'à ce que je t'avertisse; car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr » (Matthieu 2, 13).
Et, plus directement, le jour où il est resté dans le Temple de Jérusalem à leur insu, parce qu’il se devait en priorité d’être aux affaires de son Père : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être dans les choses de mon Père ? » (Luc 2, 49), c’est-à-dire, plus précisément, « chez mon Père ».
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Mais de telles circonstances particulièrement douloureuses et angoissantes n’ont fait que renforcer Marie et Joseph dans la prière, une prière d’adaptation à la Volonté de dieu et de pleine acceptation de cette Volonté parfaite, quoi qu’il eût pu leur en coûter et combien même n’arrivaient-ils pas à la comprendre pleinement : « Mon enfant, pourquoi nous avez-vous fait cela? Voyez, votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés » (Luc 2, 48).
Mais dans la vie de tous les jours, Marie et Joseph sont continuellement édifiés par la sagesse, la sainteté, la piété de leur Jésus. Au Temple, « tous ceux qui l'entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses » (Luc 2, 47). Et eux donc ! Il s’émerveillaient aussi, disons-le, de la normalité avec laquelle ils voyaient le Fils de Dieu partager pleinement l’existence humaine, montrant par là qu’il était bien « vrai Dieu et vrai Homme » (symbole d’Athanase).
Ce qui émane de la personne de Jésus – de façon intensément communicative – c’est la présence de Dieu, son Père. C’est une façon d’agir et de parler qui met directement en contact avec Dieu, sans rien faire de bizarre, sans s’abstraire des tâches de chaque instant ni s’évader de l’accomplissement de ses devoirs quotidiens. Bien au contraire, la présence de Jésus aide à tout réaliser par amour de Dieu, à garder le sourire dans les difficultés et les contrariétés, à se fixer sur un objectif surnaturel en tout qui, outre la gloire de Dieu, encore une fois, est la rédemption de l’humanité. Ce qui est une façon concrète et pratique de vivre le double commandement de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton proche comme toi-même » (Luc 10, 27).
Notre sainteté est appelée à croître. C’est aussi le cas de la très Sainte Vierge, bien qu’elle partît d’une plénitude de grâces (cf. Luc 1, 28) qui était adaptée, proportionnée à la Maternité divine à laquelle la Très Sainte Trinité la destinait de toute éternité.
(à suivre…)
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