Jésus et la Sainte Famille (4)
Si les grands saints rayonnent de sainteté et font vibrer ceux qui s’approchent d’eux, ou qui s’imprègnent de leur spiritualité, que dire du contact permanent avec l’Enfant-Dieu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? D’ailleurs que constatons-nous dans la famille de Jésus ? À partir des Évangiles apocryphes, selon lesquels sa grand-mère, sainte Anne se serait mariée trois fois, la représentation de la « Sainte parenté » du Seigneur s’élargit jusqu’à vingt-quatre personnages, dont beaucoup sont saints : Mathan, père d’Hismérie (qui épouse Penter, dont elle a sainte Élisabeth, mariée à Zacharie et mère de saint Jean-Baptiste) et sainte Anne. Anne épouse en premières noces saint Joachim (qui engendre Sainte Marie, mère de Jésus), en deuxièmes noces Cléophas (leur fille, Marie-Cléophas, épouse Alphée, dont elle a saint Jacques le Mineur, saint Joseph le Juste, saint Simon et saint Jude), enfin, en troisièmes noces, Salomé (leur fille Salomé, mariée à Zébédée, met au monde saint Jacques le Majeur et saint Jean l’Évangéliste), sans compter que Marie-Cléophas et Salomé sont qualifiées de « saintes femmes ».
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Il est ainsi impressionnant de constater à quel point la sainteté de Jésus rejaillit sur les siens, y compris en amont, c’est-à-dire dans les générations qui le précèdent.
Assurément, l’on ne se contente pas dans la Sainte Famille des prières et des pratiques cultuelles prescrites par le Loi mosaïque. Jésus est venu parfaire la Loi et la porter à sa plénitude : «Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire » (Matthieu 5, 17). C’est déjà ce qu’il réalise à Nazareth. Marie et Joseph apprennent de façon graphique en le contemplant ce qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit veut dire.
Nul doute qu’ils réaffirment souventes fois leur résolution de tout faire pour Dieu et seulement pour Dieu, et d’apporter toutes leurs énergies à servir le Fils de Dieu et la mission qu’il est venu accomplir parmi nous : le Père « m'a envoyé publier aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, renvoyer libres les opprimés, publier l'année favorable du Seigneur » (Luc 4, 18-19).
Nous sommes invités à contempler nous aussi ce Seigneur, qui s’est incarné en prenant notre nature quand vint la plénitude des temps (cf. Galates 4, 4). Jusqu’aux révélations reçues par sainte Brigitte (1303-1373), co-patronne de l’Europe, les représentations de la Nativité du Seigneur montraient Marie en gésine (de gésir, synonyme d’accoucher). Autrement dit, Marie en couches, alitée, tandis que deux sages-femmes au pied du lit lavaient le nouveau-né. Désormais, la scène montrera Marie et Joseph agenouillés devant l’Enfant-Dieu couché dans la crèche.
(à suivre…)
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