Marie et la connaissance de Jésus (1)
Avec l’Ascension de Jésus au ciel, où il siège désormais à la droite du Père (cf. Colossiens 3, 2), la parole de la Vierge Marie est libérée. Tant que son Fils partageait notre existence terrestre, elle restait toujours en retrait, tout en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour lui faciliter l’accomplissement de sa mission. Elle avait, sans doute involontairement ou inconsciemment agi comme déclencheur de ce ministère public de notre Seigneur par son intervention lors de noces célébrées à Cana, auxquelles elle avait été conviée tout comme Jésus et ses premiers disciples(cf. Jean 2, 1-11).
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Mais après cet événement, elle semble s’être effacée derrière son Fils. Sans doute a-t-elle souvent renvoyé vers lui ceux qui venaient la voir et l’interroger. Qui mieux que Jésus de Nazareth pouvait dire ce qu’il avait à nous dire de la part du Père ?
Un jour, des Grecs virent à Philippe et lui dirent : « ‘Nous voudrions bien voir Jésus’. Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe allèrent le dire à Jésus’ » (Jean 12, 21-22). Rien ne nous interdit de penser que la très Sainte Vierge ait pu jouer à plus d’une reprise ce même rôle d’intermédiaire entre les hommes et notre Rédempteur. Elle exerçait ainsi déjà sa Maternité spirituelle qui consiste à nous conduire au Christ et, par lui, au Père puisque « celui qui m’a vu a vu le Père », commentera Jésus au même Philippe (Jean 14, 9).
Mais désormais, une fois Jésus retourné à la maison du Père, Marie peut nous parler de lui, sans risquer de le gêner par des commentaires et des éloges qu’il n’aurait pas acceptés, même s’ils correspondaient à la plus stricte vérité.
À Béthanie, Maire, la sœur de Lazare, était suspendue aux lèvres du Maître parlant de son Père et de notre Père, et du royaume des cieux qu’il était venu instaurer sur terre. Nous sommes aussi captivés quand nous entendons quelqu’un nous faire part d’une expérience exceptionnelle qu’il a faite dans sa vie ou nous parler, par exemple, d’un ancêtre commun, que nous n’avons pas personnellement connu. Nous l’écoutons religieusement, comme on dit, parce que cela nous passionne et nous concerne.
Mettons-nous donc à l’écoute de Marie pour comprendre, ou découvrir, bien des choses de la vie de Jésus qu’elle seule peut nous dévoiler, qui font partie de ce trésor qu’elle accumulait dans son cœur et qui alimentait sa prière (cf. Luc 2, 51). Nous nous passionnons nous aussi à l’écouter, comme les apôtres réunis avec elle au Cénacle (cf. Actes 1, 14) dès le jour de l’Ascension. « Regarder la très Sainte Vierge est vraiment un acte consolateur, qui oriente et confirme la doctrine dans notre âme : la foi, l’espérance et la charité, unies aux autres vertus. Elle dirige ainsi notre vie au-delà des limites de notre existence terrestre, au-delà des confins du temps présent » (Paul VI, Homélie, 15 août 1966).
Avant même que l'Esprit Saint ne s'empare d'eux et ne les enivre d'Amour, leur remettant en mémoire tout ce que Jésus-Christ leur avait dit (cf. Jean 14, 26), Marie, qui est l'Épouse de l'Esprit Saint, a pris comme les devants. Elle prépare cette intervention et cette action du Paraclet en découvrant plus à fond la très Sainte Humanité de Jésus indissolublement unie à sa divinité. Avec elle nous croyons en l'humanité et en la divinité de Jésus. Avec elle nous sommes prêts à suivre son Fils partout où l’on nous conduira et, s'il le faut, à donner notre vie pour défendre la vérité. « Personne n'a cru en Socrate au point de mourir pour sa doctrine, mais les artisans et les ignorants, non seulement ont méprisé l'opinion du monde, mais ils n'ont pas craint de mourir pour le Christ » (saint Justin, 2e Apologie 10).
(à suivre…)
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