Marie et la connaissance de Jésus (2)
J'ai fait l'expérience de ce que, après le rappel
à Dieu, le 26 juin 1975, de Josémaria Escriva, fondateur de l'Opus Dei, son successeur, Alvaro del Portillo, retenu comme bienheureux par le pape François, a commencé à raconter bien des anecdotes relatives à la vie de saint Josémaria. Pourquoi Marie n'en aurait-elle pas fait autant ? Si, comme le pape Paul VI l'a dit à Mgr del Portillo, le fondateur ne vous appartient plus, mais il est le patrimoine de toute l'Église, à combien plus forte raison s'agissant de notre Seigneur, venu donner sa vie en rançon pour la multitude (cf. Matthieu 20, 28) et voulant que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (cf. 1 Timothée 2, 4). Ce Dieu qui nous donne grâce
(lire la suite) après grâce (cf. Jean 1, 16) et qui nous comble de plus en plus de ses bienfaits au fur et à mesure que le temps passe. « Dieu offre toujours des cadeaux à ceux qui font partie de sa maisonnée. Plus leur amour de Dieu grandit, plus les cadeaux qu'ils reçoivent sont beaux (...). Dieu est absolument parfait (...), alors que l'homme avance petit à petit [...]. Et Dieu ne se lasse jamais de l'enrichir de ses biens, tant que l'homme ne se lasse pas de recevoir les bienfaits de Dieu » (saint Irénée, Adversus hæreses 4, 9, 2 et 4, 7, 11).
Ce rôle explicatif et illustratif de Marie est donc on ne peut plus logique et bien compréhensible. Il est même attendu, dirais-je. « Demandons à la Mère de Dieu, notre Mère, de nous préparer le chemin qui conduit au plein amour : Cor Mariæ dulcissimum, iter para tutum ! Son doux cœur connaît le chemin le plus sûr pour rencontrer le Christ » (saint Josémaria, , n° 38). Afin de nous remplir de la Parole de Dieu, pour qu'elle devienne notre nourriture quotidienne, le moteur de notre existence, la référence de nos raisonnements, la source de notre reconnaissance envers Dieu pour tous ses bienfaits. Oui, apprenons de Marie à louer Dieu en chantant et en composant notre propre Magnificat.
Le Magnificat est un merveilleux chant d'action de grâce en même temps que d'adhésion à la Volonté de Dieu. Il manifeste l'intérieur de Marie, ce qu'elle porte en elle, ses sentiments les plus profonds. Elle l'entonne sans doute sous l'inspiration de l'Esprit Saint, puisque sans lui nous ne sommes même pas capables d'articuler ce mot essentiel d'Abba ! Papa (cf. Romains 8, 15). En même temps, nous ne pouvons pas ne pas remarquer que cette hymne est un condensé de textes de l'Ancien Testament parfaitement bien enchaînés.
Or, les fidèles ne disposaient pas à l'époque de rouleaux de la Bible chez eux. Et Marie n'a pas fréquenté l'école rabbinique. Ce n'était pas une affaire de femmes. D'ailleurs, il n'y avait probablement pas d'école rabbinique à Nazareth, vue la faible population de la ville, et Jésus ne l'a donc pas davantage fréquentée, d'où l'étonnement et la stupéfaction des Docteurs de la loi en écoutant ses questions et al sagesse de ses raisonnements (cf. Luc 2, 47).
Pour que la Saint Vierge manie l'Écriture avec tant de spontanéité et prononce des paroles si profondes et prophétiques à la fois, il faut comprendre que, chez elle, ses parents, saint Joachim le premier, car c'était son rôle, répétaient souvent des passages des Saintes Écritures, au point que Marie en était toute imprégnée et qu'elles nourrissaient régulièrement sa prière personnelle. Le Magnificat est donc un aboutissement. Il est le fruit d'une maturation progressive de la Parole du Dieu Tout-Puissant.
« Nous voudrions voir le Seigneur. » Telle est l'inspiration de bien des gens. Une aspiration confuse la plupart du temps, non formulée explicitement, car le Christ n'est pas encore passé dans leur vie. Et c'est toi, c'est moi, qui doit le leur rendre présent, les amener à notre Seigneur pour qu'il leur ouvre les yeux, qui délie leur langue, qu'il raffermisse leurs membres paralysées et guérisse leur surdité, afin qu'ils perçoivent enfin la Parole qui délivre et qui réchauffe les cœurs.
(à suivre…)
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