Sainteté (5)
Or, puisque l’Esprit a pris possession de notre âme et s’y est installé à demeure, avec le Père et le Fils (cf. Jean 14, 23), il connaît bien notre intérieur, de quelle pâte nous sommes faits. « Le Seigneur connaît les pensés des hommes » (Psaume 94, 11). Et il sait « qu’elles sont vaines » (Ibid.), bien souvent du moins, dans la mesure où nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit. L’Apôtre, qui reprend cette affirmation du psalmiste, nous lance par voie de conséquence cette invitation : « Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes, […] mais vous, vous êtres au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Corinthiens 3, 21.23).
C’est donc mettre le cap résolument sur Dieu que de lui appartenir pour de bon.
(lire la suite) De la sorte, sa sainteté foncière, constitutive, existentielle peut irradier notre âme et communiquer à tout notre être une force vitale entièrement positive qui, en quelque sorte, nous aspire vers l’infini de Dieu, nous arrache à la pesanteur et à l’attraction de la terre pour nous placer définitivement sur l’orbite de Dieu.
« Je n'ai pas jugé que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2, 2). C’est une sage résolution, la plus raisonnable de toutes, bien que la Croix soit et reste « scandale pour les Juifs et folie pour les Gentils » (1 Corinthiens 1, 23). Nous n’y pouvons rien. Mais nous n’allons pas rabaisser le niveau des douces exigences de notre foi pour leur faire plaisir ou pour modeler notre comportement sur le leur. Dieu nous en garde ! C’est tout le contraire qui doit se produire : « Dieu veuille que ton comportement et tes conversations fussent tels que l’on pût dire en te voyant ou en t’écoutant parler : voilà quelqu’un qui lit la vie du Christ ! » (saint Josémaria, Chemin, n° 2).
« Quiconque est inscrit dans le livre » de vie sera sauvé (Daniel 12, 1), ce livre qui est ouvert à l’heure du jugement général récapitulatif de toute l’histoire humaine et de celle de chaque être vivant (cf. Apocalypse 20, 12). Dieu sait de toute éternité quels sont ceux qui y figurent et ceux qui en sont exclus. Cela n’a pourtant rien d’un fatalisme, car cette inscription est le résultat de notre comportement sur terre, de notre recherche de la sainteté. « Ceux des habitants de la terre dont le nom ne figure pas depuis la fondation du monde sur le Livre de vie, ils seront dans l’étonnement en voyant la Bête » (Apocalypse 17, 8) à « dix cornes et sept têtes. Il y avait sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms blasphématoires » (Apocalypse 13, 1). « Elle sera adorée par tous les habitants de la terre, ceux dont le nom ne figure pas, depuis la fondation du monde, sur le livre de vie de l’Agneau égorgé » (Apocalypse 13, 8).
(à suivre…)
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