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lundi 4 mars 2019

La communion des saints (3)

La communion des saints (3)

Mais communion avec les méchants est impossible comme le soulignaient Isaïe et le psalmiste, parce que « leur cœur se détourne de Dieu ». La communion est « l’union de ceux qui professent une même foi ». Par extension, elle consiste à « avoir des idées, des sentiments communs avec une personne » (Petit Robert). Mais nous voyons aux définitions données qu’il s’agit d’un terme aux sens essentiellement religieux et chrétiens.
Et qu’il s’applique fondamentalement aux relations qui s’établissent entre les baptisés fidèles aux engagements de leur baptême, entre les vivants, qu’ils se trouvent encore à se débattre dans les affaires de ce monde, qu’ils s’en trouvent affranchis à jamais tout en devant poursuivre leur purification au purgatoire, ou qu’ils jouissent déjà définitivement de vision béatifique au ciel. Nous constituons une seule et unique famille aux membres dispersés non seulement aux quatre coins de l’univers, mais aussi hors du temps, dans l’évité et dans l’éternité.(lire la suite)
Dans bulle indiction par laquelle il convoquait le grand jubilé de l’an 2000, le pape Jean-Paul II a écrit que « la Révélation enseigne que, dans son chemin de conversion, le chrétien ne se trouve pas seul. Dans le Christ et par le Christ, sa vie est unie par un lien mystérieux à la vie de tous les autres chrétiens dans l’unité surnaturelle du Corps mystique. Ainsi s’instaure entre les fidèles un merveilleux échange de biens spirituels, en vertu duquel la sainteté de l’un apporte aux autres un bénéfice bien supérieur au dommage que le péché de l’un a pu causer aux autres. Il y a des personnes qui laissent derrière elles comme un surplus d’amour, de souffrance supportée, de pureté et de vérité, qui se déverse sur les autres et les soutient » (Incarnationis mysterium, n° 10).
Le pape slave affirme dans ce document que l’échange de biens spirituels se produit d’une façon déséquilibrée, déséquilibre qui joue en notre faveur. Il écrit, en effet, que « la sainteté de l’un apporte aux autres un bénéfice bien supérieur au dommage que le péché de l’un a pu causer aux autres ». Cela peut paraître étonnant. Est-ce en vertu d’un principe selon lequel le bien est supérieur au mal ? Il s’agit en tout cas d’une affirmation d’une portée singulière. Et qui nous insuffle une bonne dose d’optimisme.
Nous sommes pécheurs, et nous appartenons donc à la catégorie de ceux qui causent du mal aux autres. Mais nous sommes fils de Dieu, de ce Dieu que nous aimons envers et contre tout, et nous générons aussi de la sainteté, dont la force dépasse celle du mal produit. Saint Josémaria parlait de « noyer le mal dans l’abondance du bien ». Cette recommandation peut s’appliquer à la remarque de saint Jean-Paul II. Qui est vraiment très positive, comme l’enseignement chrétien est toujours marqué au coin de l’optimisme.
La dernière phrase de la bulle tout juste citée souligne une autre vérité consolante : « Il existe des personnes qui laissent derrière elles comme un surplus d’amour, de souffrance supportée, de pureté et de vérité, qui se déverse sur les autres et les soutient. » Nous pensons bien évidemment à saint Jean-Paul II lui-même, dont nous pouvons espérer que l’Église voudra bien un jour le proclamer saint Jean-Paul II le Grand. Pour ma part, je pense aussi automatiquement à saint Josémaria, qui a ouvert d’innombrables sillons de saints monde, qui a contribué faire revenir l’Église à la pureté originelle de l’évangile, qui a fait des apports essentiels et définitifs à la vie de l’Église et à son fonctionnement, par l’insistance sur le sacerdoce commun tous les fidèles, l’égalité radicale de tous les baptisés, l’unité de vie, la centralité de la sainte messe et de l’Eucharistie dans la vie chrétienne, et tant d’apports à la spiritualité, à la théologie, au droit canonique, dont il reste encore à approfondir la réalité.

(à suivre…)

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