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dimanche 10 mars 2019

Les caractéristiques de la mortification (1)

Nous venons d'entrer en carême. Il est utile de nous rappeler le sens des privations ou renoncements que nous nous imposons volontairement, davantage au cours de ce temps liturgique que dans le reste de notre vie, pour nous unir au Seigneur souffrant pour notre rachat du péché.

 Les caractéristiques de la mortification (1)

La première lecture du troisième dimanche du temps ordinaire de l’année C est tirée du livre de Néhémie. Les Juifs rentrés de l’exil à Babylone découvrent un exemplaire de la Torah. Le roi ordonner de procéder à sa lecture publique par le scribe Esdras. « Quant il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : ‘Amen ! Amen !’ » Esdras et les lévites en donnaient des explications peuple. En même temps ils lui disaient : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car, précise l’auteur, « ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. Esdras leur dit encore : ‘Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart !’ » (Néhémie 8, 1-10).(lire la suite)
Un peu plus tard, ils confessèrent leurs fautes et celles de leurs pères, que la lecture du texte sacré avait mises en évidence et provoqué leurs pleurs. C’est un jour de joie. Le Seigneur se rend présent parmi eux du fait de la proclamation de la Parole révélée. Cela nous fait penser à la réflexion que Jésus adresse aux pharisiens critiquant ses apôtres qui ne jeûnaient apparemment pas : « Les invités de la noce peuvent-ils jeûner, pendant que l’époux est avec eux ? » (Marc 2, 19). « Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, ce jour-là, ils jeûneront » (v. 20).
Il y un temps pour tout, disait déjà l’auteur du Qohélet, « un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour gémir, et un temps pour danser » (3, 4). Tout cela est on ne peut plus vrai. Certains jours sont des jours de fête, et même des solennités particulièrement importantes. Noël et Pâques ont même leur octave. Il est un temps p tout, ms tout temps est à sanctifier. En tout temps nous pouvons, et devons, apporter le sel de la mortification, « l’ingrédient » de la mortification. Dans les larmes et les rires, dans la joie et la peine. C’est une composante de la vie spirituelle, qui en marque le tempo.
« Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). À partir de cette perspective, la mortification est une pratique ascétique qui pousse le chrétien à abandonner, corriger ou renoncer à tout ce qui, dans sa façon d’être, dans son comportement, peut faire obstacle à cette union à Dieu, pour grandir en amour Dieu et prochain.
Il n’est pas compliqué de comprendre que la mortification bien vécue facilite l’action de la grâce dans notre âme, et permet une véritable union spirituelle avec le Christ, dans l’âme comme dans le corps.
L’union au Christ, qui est un autre nom de la sainteté, consiste à s’unir à sa Croix pour vivre avec lui sa Résurrection. C’est pourquoi le Catéchisme de l’Église Catholique peut affirmer : « Le chemin de la perfection passe par la croix. Il n’y a pas de sainteté sans renoncement et sans combat spirituel (cf. 2 Timothée 4). Le progrès spirituel implique l’ascèse et la mortification qui conduisent graduellement à vivre dans la paix et la joie des béatitudes » (n° 2015). Affirmation relayée par saint Josémaria : «  Sans mortification, il n’y a pas de bonheur sur la terre » (Sillon, n° 983) ; ou encore, dans le même sens : «  Un jour sans mortification est un jour perdu, parce que nous n’avons pas renoncé à nous-mêmes, parce que nous n’avons pas vécu l’holocauste » (Sillon, n° 988).

(à suivre…)

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