ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

mercredi 6 mars 2019

La communion des saints (4)

La communion des saints (4)

Saint Alphonse-Marie de Liguori faisait considérer, dans Les gloires de Marie, que « si un Jérémie après sa mort prie pour Jérusalem (2 Macchabée 15, 14) ; si les vieillards de l’Apocalypse présentent à Dieu les oraisons des justes (Apocalypse 5, 8) ; si un saint Pierre promet à ses disciples de se souvenir d’eux après sa mort (1 Pierre 1, 15) ; si un Étienne peut prier pour ses persécuteurs (Actes 7, 59), et un saint Paul pour ses compagnons de voyage et pour ses fidèles (Actes 27, 24 ; Éphésiens 2, 16 ; autre 1, 4 ; Colossiens 1, 13) ; [si, ajouterais-je, un saint Josémaria disait « du ciel, je vous aiderai davantage » ;] en un mot, si les saints peuvent prier pour nous, pourquoi ne pourrions-nous pas les supplier d’intercéder en notre faveur ? Saint Paul se recommande aux prières de ses disciples (1 Thessaloniciens 5, 25) ; saint Jacques nous exhorte à prier les uns pour les autres, afin d’être sauvés (Jacques 5, 16). Nous pouvons donc bien, de notre côté, nous recommander aux saints » (st Alphonse de Liguori, Les gloires de Marie 5, 1).(lire la suite)
Nous ne manquons pas de saints auxquels faire appel. Saint Bernard s’adressait en termes à son frère qui était parti pour la demeure céleste quelque temps plus tôt, montrant que la charité subsiste au ciel : « Celui qui est attaché à Dieu n’est qu’un même esprit avec lui, et tout est transformé dans son amour. Il ne peut avoir de pensée ni de goût que pour Dieu, et tout ce qu’il goûte et pense est Dieu même, parce qu’il est tout plein de lui. Or Dieu est amour, et plus une personne est unie à Dieu, plus elle est remplie d'amour. Et quoique Dieu soit impassible, il n’est pas incapable de compassion, puisque c’est une qualité qui lui est propre de faire toujours grâce et de pardonner. Il faut donc aussi, mon cher frère, que tu sois miséricordieux, puisque tu es uni à celui qui l’est si fort. Il est vrai que tu ne peux plus être malheureux, mais bien que tu sois incapable de souffrir, tu ne laisses pas de compatir aux souffrances des autres. [...] Tu as quitté ce qu’il y avait d'infirme en toi mais tu n’as pas perdu ce qu’il y avait de charitable ; car la charité ne se perd point (1 Corinthiens 13, 8), tu ne m’oublieras jamais » (st Bernard, Sermons sur le Cantique des cantiques 26, 5 (son frère est mort en 1138). Nous pouvons donc bien compter avec l’aide des âmes du paradis, notamment des êtres chers qui s’y trouvent, des membres de notre famille naturelle, et celle des membres de notre famille surnaturelle, le cas échéant.
Mais si, comme saint Jean-Paul II nous le disait, l’apport du bien réalisé est supérieur au déficit produit par le mal, cela demande de notre part que nous prenions nos responsabilités. La communion des saints est l’affaire de tous. Chacun y contribue selon ses possibilités. Mais nul ne peut rester passif et s’en remettre exclusivement à l’apport provenant des autres. Nous trouvons donc là une invitation à lutter pour de bon pour la sainteté. Et lutter pour la sainteté, parce que notre combat spirituel est bénéfique pour autrui. Et donc pas seulement parce qu’il permet un progrès réel de notre vie intérieure, ce qui est quand m un objectif fort intéressant. Mais aussi parce que cela contribue à la sainteté d’autres âmes ou à leur purification ultime s’agissant des âmes du purgatoire.
Nous pourrions ajouter que c’est penser aussi à notre rôle de bon pasteur, un pasteur selon le cœur de Dieu comme le dit l’Écriture, chargé de conduire des brebis. De la sorte, nous pouvons encourager qui connaît un moment de découragement, fortifier celui qui se sent faible, corrigeant avec affection celui qui dévie peut-être, prenant soin de chacun avec une affection maternelle et paternelle. Il ne serait pas inutile de nous proposer d’y penser chaque jour.

(à suivre…)

Aucun commentaire: