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lundi 18 mars 2019

Les caractéristiques de la mortification (5)

 Les caractéristiques de la mortification (5)

Dire d’autre part que la mortification est la « prière des sens » ne signifie pas pour autant qu’elle se limite de façon restrictive uniquement au sensible, à la chair et aux sens corporels. Il existe aussi une mortification intérieure et une mortification extérieure qui embrasse toutes les facultés de l’homme. Au rang des mortifications intérieures, saint Josémaria plaçait celles qui contribuent à rendre la vie agréable à ceux qui nous entourent. Il s’en explique en donnant quelques exemples dans un point Chemin : «  Ce bon mot, cette blague qui n’est pas sortie de ta bouche ; le sourire aimable pour qui t’agace ; ce silence devant l’accusation injuste ; une conversation bienveillante avec les « raseurs » et les importuns ; le fait de passer, chaque jour, sur les détails ennuyeux et impertinents de ton entourage… : tout cela, avec persévérance, voilà de solides mortifications intérieures » (n° 173). Il ne s’agit donc pas seulement de mortifications intérieures, mais de « solides mortifications intérieures ». » Elles ont l’air de petits riens, à la limite du négligeable. Pourtant, ce sont de « solides mortifications », donc très utiles pour construire la maison de notre sainteté.(lire la suite)
« D’ordinaire, parmi les sacrifices que le Seigneur nous demande, les plus ardus sont minuscules, mais aussi continuels et efficaces que les battements du cœur » (Amis de Dieu, n° 134). Les plus ardus, en dépit du fait qu’il s’agit de petits sacrifices, minuscules parfois, parce que précisément ils sont continuels, et que nous les avons inscrits dans notre plan de lutte ascétique.
De toute façon, l’exemple de saint Paul tel qu’il se déduit de ses lettres est là pour rappeler de façon emblématique que « la vocation chrétienne est faite de sacrifice, de pénitence et d’expiation. Nous devons réparer pour nos fautes — combien de fois n’avons nous pas détourné notre visage pour ne pas voir Dieu ? — et pour tous les péchés des hommes. […] La mortification est le sel de notre vie [le sel, est ce qui donne de la saveur ou en ajoute à un plat, le « relève » comme on dit, et donc l’améliore]. Et la meilleure des mortifications est celle qui, s’appuyant sur des petits détails tout au long de la journée, s’attaque à la concupiscence de la chair, à la concupiscence des yeux et à l’orgueil. Mortifications qui ne mortifient pas les autres [nous avons là une idée fort utile, car il ne s’agit pas de faire subir aux autres nos mortifications personnelles ni d’imposer nos goûts aux autres ; nos efforts dans le domaine culinaire, ou dans tel ou tel aspect de le pauvreté, ou de l’utilisation des moyens de communication ; si nous décidons, par exemple de ne plus jamais regarder la télévision, nous n’allons pas l’interdire à ceux qui vivent avec nous, et ce n’est pas forcément une bonne attitude, car elle sépare des autres], mais qui nous rendent plus délicats, plus compréhensifs, plus ouverts à tous. Tu ne seras pas mortifié si tu es susceptible, si tu n’écoutes que ton égoïsme, si tu t’imposes aux autres, si tu ne sais pas te priver du superflu et parfois même du nécessaire, si tu t’attristes quand les choses ne vont pas comme tu l’avais prévu ; en revanche, tu es mortifié si tu sais te faire tout à tous, pour les gagner tous » (Quand le Christ passe, n° 9), selon l’expression de l’Apôtre des nations rapportée à sa propre action.

(à suivre…)

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