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samedi 16 mars 2019

Les caractéristiques de la mortification (4)

 Les caractéristiques de la mortification (4)

Nous parviendrons à l’amitié avec Dieu si nous savons nous mortifier, si nous mettons la Sainte Croix dans toute notre vie – tout comme on met du sel dans chaque plat – afin que le côté somatique de notre être ne se corrompe pas.
Quand nous voyons une croix, nous ne considérons pas seulement le symbole d’un événement passé, qui nous a valu la libération du péché. Elle est aussi une invitation à venir y prendre notre place. Elle nous rappelle la valeur du Sang du Christ versé pour nous et de son amour. Elle est aussi « un reproche amoureux », disait saint Josémaria, qui nous presse de lui témoigner en retour de toute notre affection. Et indéniablement, nous montrons que nous aimons Dieu, non en en faisant à notre tête, mais en cherchant à faire sa Volonté, ce qui lui plaît et même si possible ce qui lui plaît le plus. Il existe des choses qui nous font plaisir et d’autres très plaisir. Évidemment, nous préférons les secondes…(lire la suite)
Ce qui plaît à Dieu, manifestement, c’est que nous ressemblions de plus en plus à son Fils, que nous parvenions pour de bon à être d’autres christs. Cela n’est possible que par le renoncement à soi et l’amour de la Croix. Les premiers chrétiens allaient à mort, au martyre en chantant des psaumes… Ils étaient heureux de porter leur croix, sachant que le Saint-Esprit, la force de Dieu, les assistait dans leurs tourments. Mais c’est l’exception, même si cela a concerné, et concerne encore de nos jours, beaucoup de nos frères et sœurs dans la foi.
Nous recherchons quant à nous la mortification dans les petites choses de chaque jour. Pourquoi ? Parce que, comme saint Josémaria le dit en une formule condensée, la mortification « est la prière des sens ». Et parce que nous avons à nous sanctifier intégralement, et non par parties ou seulement dans la dimension spirituelle de notre être.
Les renoncements volontaires sont la prière des sens, non seulement parce qu’ils permettent la prière, mais aussi parce qu’ils sont en eux-mêmes une forme de prière, une réalité vécue et offerte à Dieu dans une attitude d’amour. Dans la vie du chrétien la mortification permet de rejeter tout ce qu’il y a en nous de désordonné et d’ouvrir notre cœur. à l’amour de Dieu notre Père. L’âme s’en trouve d’autant plus libre pour s’adresser à son Seigneur. En réalité, en pratiquant les privations volontaires elle s’adresse déjà directement à lui, elle s’unit à lui, à son Sacrifice rédempteur. Par la mortification, nous désirons y prendre notre part, une petite part sans doute, mais au fond celle qui nous revient de droit. Seigneur, c’est toi que j’entends aimer et honorer d’une certaine façon en portant ma croix. C’est ma manière de rendre hommage à ta Croix salvatrice, de montrer que j’en comprends la signification et la portée. Et qu’il est impossible pour qui prétend vivre chrétiennement, de faire l’impasse sur ce type prière. Ce serait t’aimer bien pauvrement, partiellement, et donc, en réalité ne pas t’aimer vraiment.
Un jeune d’origine vietnamienne habite à Helsinki, en Finlande. Il n’est pas baptisé. Il fait son service militaire et il raconte comment il le vit : « D’ordinaire, j’essaye de commencer la journée en l’offrant à Dieu, même si je l’oublie parfois : puis, pendant le repas, je lui rends grâce pour la nourriture. La semaine dernière, par exemple, une nuit nous n’avons dormi que quatre heures : il faisait moins 30° dehors. Nous nous sommes levés et nous avons parcouru dix kilomètres à ski, avec 25 kgs sur le dos. Quand le parcours devenait ennuyeux et difficile pour moi, je pensais que j’étais en train de porter la Croix de Jésus. » C’est un bel exemple pour nous, qui pourrions nous plaindre dès qu’il fait un peu froid ou chaud, qu’un imprévu surgit, que nous avons mal à la tête...

(à suivre...)

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