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mardi 12 mars 2019

Les caractéristiques de la mortification (2)

 Les caractéristiques de la mortification (2)

Pour comprendre le sens et la portée de la mortification, du renoncement, dans notre vie, il convient donc de partir de cet aspect essentiel de notre vocation à la sainteté, du projet de Dieu nous concernant. Or, tant que nous ne sommes pas parvenus au terme de notre parcours terrestre, notre union à Dieu peut toujours croître et se développer davantage dans n’importe quelle situation, à partir de toutes les tâches que nous devons assumer, entre autres celles de la vie ordinaire. D’autre part, cette union en progression, est un développement de la grâce reçue au baptême, grâce d’un enfant de Dieu dans le Christ Jésus.(lire la suite)
Autrement dit, tout baptisé est appelé à pratiquer la mortification dans les conditions normales de son existence quotidienne, dans un esprit de fils de Dieu le Père et en étant conscient qu’il collabore ainsi avec le Fils de Dieu fait homme à la Rédemption du monde. C’est dessiner toute la portée de la mortification chrétienne, en souligner toute la valeur et les conséquences incalculables, tant pour notre propre sanctification que pour celle d’autrui.
Rendons-nous dans le désert du Sinaï. Nous y trouvons Moïse qui a réuni le peuple d’Israël et s’adresse un jour à lui en disant : « Souviens-toi. N’oublie pas que tu as irrité le Seigneur ton Dieu dans le désert. » Il lui rappelle son comportement de rébellion permanente et comment lui, Moïse, s’est efforcé de calmer Dieu qui voulait anéantir ce peuple corrompu. À la vue veau d’or qu’ils s’étaient fabriqué, « je pris les deux tables : de mes deux mains, je les jetai et je les brisai sous vos yeux. Je tombai à terre devant le Seigneur, et, comme la première fois [c’est-à-dire sur Sinaï avant recevoir les Tables], je fus quarante jours et quarante nuits sans manger ni boire, à cause de tous les péchés que vous aviez commis. » Moïse peut ajouter : « Et, cette fois encore, le Seigneur m’écouta », et revint sur son projet d’exterminer le peuple dans sa fureur.
Nous avons là un bel exemple de l’efficacité de la prière et de la mortification. Il montre bien sa force de conviction sur Dieu, comment elles peuvent modifier le cours des événements, redresser même des situations pouvant paraître désespérées, sans issue. Nous voyons également à cet exemple que Dieu compte sur notre prière, qu’il l’espère, l’attend. Il aime être sollicité par ses enfants. Cela nous montre aussi que Dieu n’est pas insensible à nos raisonnements humains, qui valent ce qu’ils valent. « J’ai intercédé auprès du Seigneur et j’ai dit : ‘Seigneur, mon Dieu, ne détruis pas ton peuple, ton héritage, que tu as racheté dans ta grandeur et que tu as fait sortir d’Égypte par ta main puissante. […] Que dans le pays d’où tu nous a fait sortir, l’on ne dise pas : ‘Le Seigneur n’a pas été capable de les faire entrer dans le pays dont il leur avait parlé ; c’est à cause de sa haine contre eux qu’il les a fait sortir pour les faire mourir dans le désert.’ Pourtant, c’est bien eux, ton peuple, ton héritage » (Deutéronome 9, 7...29). Et Dieu s’était rendu aux arguments de Moïse.
Il ne s’agit pas tant pour nous de passer 40 jours à jeûner, que de consentir, par amour de Dieu, de petites mortifications régulières, habituelles, vécue dans les conditions ordinaires de la journée, conditions qui varient : le travail stable au bureau, les déplacements, les sorties d’agrément, une conférence à laquelle nous assistons ou un cours que nous devons assurer, une causerie que nous donnons, les repas, les réunions de famille, une invitation chez des amis, etc. Envisagée de la sorte, nous pouvons nous demander si un chrétien doit toujours se mortifier. La réponse semble être clairement « oui », mais par amour.
L’amour de Dieu est la clé. C’est le point essentiel, la motivation première de notre existence, telle que Dieu s’est chargé de nous le faire savoir, nous l’a assignée, comme étant à l’origine de notre bonheur authentique, ici-bas et dans les cieux nouveaux et la terre nouvelle à venir (Apocalypse 21, 1)…

(à suivre...)

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