La générosité de Dieu (5)
La générosité de Dieu (5)
Bien que le fils prodique eût dilapidé son héritage, « son humanité est cependant sauve, plus encore elle a été retrouvée » (Jean-Paul II, encyclique Dives in misericordia, n° 6). La fidélité du père à soi-même est une fidélité en vue de l'autre, pour ne pas priver autrui des biens qu'il possède en abondance. Cette fidélité « est totalement centrée sur l'humanité du fils perdu, sur son humanité » (Ibid.). Elle vise son bien. Elle apparaît comme une proposition, la proposition du pardon avec, à la clé, la restauration de l'ordre antérieur, la remise du fils à sa place et dans sa condition de fils, dans la plénitude de ses droits. Cette fidélité est entièrement centrée « sur la dignité » du fils, qui n'est pas perdue. (lire la suite)Nous comprenons par là que Dieu « ne peut mépriser rien de ce qu'il a créé » (Ibid., n° 15). « Car tu aimes toutes les créatures, et tu n'as en dégoût rien de ce que tu as fait ; si tu avais haï une chose, tu ne l'aurais pas faite » (Sagesse 11, 24). Or, tout ce que Dieu a fait « est bon » (Genèse 1, 30). Oui, « Yahvé est bon envers tous, et sa compassion s'étend à toutes ses œuvres » (Psaume 145, 9). « Yahvé est bon : sa bienveillance est éternelle, et sa fidélité s'étend à toutes les générations » (Psaume 100, 5), « car sa bonté l'a emporté pour nous, et la fidélité de Yahvé subsiste à jamais » (Psaume 117, 2).
Cette Bonté permanente de Dieu est la source des biens variés qui se retrouvent dans l'homme. Mais plus est grande la proximité de la source, plus s'épanouissent les potentialités cachées et plus l'homme marche vers la redécouverte de son état originel, d'avant la chute, plus il redonne du lustre à l'image de Dieu. « Chacun est appelé à suivre le Christ. Plus on avance sur ce chemin, plus on lui ressemble. (...) C'est pourquoi il arrive que l'on trouve chez les saints une délicatesse, une bonté et un souci réellement maternels à l'égard des âmes qui leur sont confiées, chez les saintes au contraire, une audace, une fermeté et un esprit de décision quasi virils. C'est ainsi que l'imitation du Christ conduit à l'accomplissement de la profession humaine originelle : représenter en soi-même l'image de Dieu, maître de la création » (Édith Stein, La Femme et sa destinée, Amiot-Dumont, 1956, p. 186). N'est-ce pas encore un effet de la Bonté divine que nous puissions nous rapprocher de cet archétype, surtout quand le Christ aura récapitulé toutes choses (Éphésiens 1, 10) ?
Mais il nous a précédés en cela. Comme en tout ! Nous nous en réjouissons, pour Marie et pour nous. Nous en remercions le Dieu Tout-Puissant. Nous y trouvons un encouragement à poursuivre notre chemin et notre combat spirituel. Marie a désiré Dieu ardemment. Elle a uni tout son être à lui. Elle était tournée vers lui. Et il est venu à elle. « Non, ô Marie, vous n'avez point ravi la grâce, comme l'a tenté Lucifer ; vous ne l'avez point perdue comme Adam ; vous ne l'avez point achetée comme voulait le faire Simon le magicien, mais vous l'avez trouvée, parce que vous l'avez désirée et cherchée. Vous avez trouvé la grâce incréée qui est Dieu lui-même devenu votre Fils, et avec elle vous avez trouvé et obtenu toute grâce incréée » (saint Albert le Grand, Mariale, quaestiones super Missus, q. 204).
(à suivre...)
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