Annonciation (2)
« Étant entré où elle était, il lui dit : « Salut, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; [vous êtes bénie entre les femmes]. » Mais à cette parole elle fut fort troublée, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation » (Luc 1, 28-29). Ce trouble s’explique facilement. Un compliment reçu qui ne semble pas correspondre à la réalité nous fait monter le rouge au front. Marie est la suprêmement humble. Son humilité n’a pas son pareil. C’est dire combien elle se sent petite devant Dieu et devant les hommes, et qu’elle ne s’accorde aucune importance. Les paroles de l’ange ne peuvent que la troubler, car elle ne trouve en elle rien qui puisse les justifier. Certes, elle sent bien qu’elle vit dans la proximité de Dieu, en relation très étroite avec lui. Elle en éprouve une joie permanente qu’elle n’échangerait pour rien au monde. Cela nourrit sa prière. Mais elle n’en prend que plus conscience du néant de la créature qu’elle est, de n’être rien par elle-même. Comment peut-elle être bénie parmi toutes les femmes, elle qui n’est qu’une pauvre jeune fille d’une bien modeste bourgade d’un pays qui ne pèse pas lourd sur l’échiquier international ? Que signifie « bénie parmi toutes les femmes » ?
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Son état de prière habituelle et son union à Dieu lui font comprendre que ce qui lui dit ce messager divin n’a rien de la flatterie humaine. Elle ne s’est jamais accordée d’importance à elle-même. Elle ne s’est pas comparée aux autres, si ce n’est pour les trouver bien meilleurs qu’elle. Et voilà que cet homme, dont elle ne sait sans doute pas que c’est un ange qui se tient devant Dieu (ce qu’elle est à ses propres yeux, cf. Luc 1, 19), lui dit quelque chose qui va à l’encontre de ce qu’elle sait être sa condition objective. « Salut, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; [vous êtes bénie entre les femmes] » (Luc 1, 28). Que peut signifier une salutation aussi étrange ? « À cette parole elle fut fort troublée, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation » (Luc 1, 29). « "Quomodo fiet istud quoniam virum non cognosco ?" — comment pourra s'accomplir ce prodige, si je ne connais point d'homme ? Cette réponse de Marie à l'Ange est le reflet de son cœur sincère. En contemplant la sainte Vierge, j'ai vérifié cette règle, qui est si claire: pour avoir la paix et vivre en paix, nous devons être sincères avec Dieu, avec ceux qui dirigent notre âme et avec nous-mêmes» (saint Josémaria, Forge, n° 328).
(à suivre…)
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