Voir Dieu (4
« Si tu veux vraiment que ton cœur réagisse bien, je te conseille de t'introduire en pensée dans une des Plaies de Notre-Seigneur : c'est ainsi, en effet, que tu Le fréquenteras de plus près, que tu te placeras tout contre Lui, que tu sentiras palpiter son Cœur..., et que tu Le suivras dans tout ce qu'Il te demandera » (saint Josémaria,
Forge, n° 755). Parce que l’union au Christ joyeusement souffrant pour nous libérer du péché doit faire naître en nous ces résolutions fermement arrêtées de ne pas nous laisser séduire par l’attrait des biens matériels et de ne pas rechercher l’affection humaine pour notre propre consolation, mais de nous appuyer sur la poitrine du Seigneur, comme l’apôtre Jean (cf. Jean 13, 23), afin que notre cœur batte au rythme de celui du Christ. Nous pouvons alors l’entendre renouveler son appel : « Viens et suis-moi ! » (Jean 1, 44) et, comme les Douze, larguer les amarres,
relictis omnibus, laissant tout, absolument tout (cf. Luc 5, 11). Non que nous désertions le monde et ses activités,
(lire la suite))mais en ce sens que nous les vivons en les replaçant exclusivement dans le cadre de la mission salvatrice du Seigneur, et que nous lui offrons tout, dans un esprit de corédemption, pour qu’il s’en serve au profit des âmes, et qu’il leur communique « grâce sur grâce » (Jean 1, 16).
Je me souviens de quelqu’un qui, après avoir traversé les Pyrénées pendant la deuxième Guerre mondiale, et après avoir pu, dans des circonstances assez miraculeuses, sortir du camp de concentration de Miranda, en Espagne, est passé au Maroc. Là, aligné avec d’autres sur la jetée d’un port, il a vu un général passer devant eux et les dévisager un à un. Voyant la densité, la profondeur et la conviction de son regard, il s’est dit : « Celui-là, je le suivrai partout. » C’est ce qu’il a fait. Cet homme, c’était le général Leclerc de Hautecloque.
Si nous pouvons avoir ce genre de réaction en présence d’un chef, d’un homme d’exception, n’est-il pas logique qu’une réaction semblable se produise en nous lorsque nous nous mettons en présence de Dieu ? En nous introduisant par la pensée dans les Plaies du Seigneur, nous pourrons effectivement le suivre dans tout ce qu’il nous demandera, le suivre partout, nous attacher à lui à tout jamais. C’est ce qui en vaut vraiment la peine, l’unique chose nécessaire, comme Jésus a tâché de le faire comprendre à Marthe, la sœur de Marie et de Lazare, à Béthanie (cf. Luc 10, 38-42), engluée qu’elle était dans le matériel, avec toute la meilleure bonne volonté du monde. Mais la bonne volonté ne suffit pas. Encore faut-il raisonner droitement, c’est-à-dire avec une vision surnaturelle des événements, en tenant compte de tous les facteurs.
(à suivre…)
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