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jeudi 5 juin 2014

Le jugement particulier (1)

Le jugement particulier (1)

Le jugement qui sera prononcé sur chacun de nous – appelé pour cela jugement particulier – au soir de notre vie, quand nous quitterons ce monde, est un véritable jugement, tout en étant un procès divin, non un procès humain. Ce dernier n’a rien d’instantané. Il peut intervenir après de nombreuses années d’instruction et d’attente angoissante en prison, si le coupable présumé a été incarcéré. Il lui faut faire appel à un avocat – qui fait aussitôt verser une avance substantielle sur honoraires – ou à un groupe d’avocats, dans les affaires importantes et plus complexes. Il faut s’atteler à réunir le plus possible de preuves et de documents en sa faveur. L’on fait appel à tous les témoins qui acceptent de venir à la barre. (lire la suite) L’avocat prépare sa plaidoirie, ce qui peut prendre du temps si les actes du procès font plusieurs mètres linéaires… Un supplément d’enquête peut être ordonné. Dans certaines affaires, l’on se déplace sur les lieux pour y effectuer une reconstitution des faits. Et ainsi de suite. Il n’en va pas du tout de même pour notre comparution devant Dieu. Elle ressortit davantage au flagrant délit et à la procédure d’urgence. À ceci près qu’elle ne porte pas sur un fait délictuel qui vient d’être commis et qu’il convient de sanctionner au plus tôt, mais sur notre vie tout entière. L’image que nous nous faisons de la justice humaine est celle de personnages austères, d’une sentence couperet, même si des recours sont possibles. De la fragilité des décisions prises aussi. Que d’erreurs judiciaires au long des siècles ! Peut-être dues dans certains cas à la vénalité des juges. « Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs », constatait déjà Jean de La Fontaine, dans Les animaux malades de la peste. Devant cette justice-là, les gens simples sont désarmés et craintifs. (à suivre…)

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