Remercier Dieu (4)
L’attitude eucharistique en question est la suivante : « L’attitude de remerciement doit distinguer la vie de tout homme, de tout chrétien en particulier. Les paroles du psalmiste doivent devenir les nôtres, même dans les moments d’angoisse et de douleur : « Venez, poussons des cris de joie vers le Seigneur, acclamons le rocher de notre salut, présentons-nous devant lui avec des actions de grâces, acclamons-le par des chants de joie » (Psaume 65, 1-2). Dans ses épîtres, saint Paul insistait sur ce continuel esprit de reconnaissance : « En toute circonstance, soyons dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (1 Thessaloniciens 5, 8). « Recherchez dans l’Esprit votre plénitude… En tout temps et à tout propos, rendez grâces à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (Éphésiens 5, 19-20). C’est une attitude « eucharistique » qui vous apporte la paix
(lire la suite) et la sérénité dans le labeur, vous libère de tout attachement égoïste et individualiste, vous rend docile à la volonté du Très-Haut, même pour les exigences morales les plus difficiles, vous ouvre à la solidarité et à la charité universelle : elle vous fait aussi comprendre l’absolue nécessité de la prière et surtout de la vie eucharistique dans la fréquentation de la sainte messe, l’acte de remerciement par excellence, pour vivre et témoigner avec cohérence la propre foi chrétienne. Remercier veut dire croire, aimer, donner ! Et avec joie, généreusement » (Jean-Paul II, Homélie à la « Journée de remerciement » des agriculteurs, Rome, 9 novembre 1980).
Le cas des dix lépreux n’est pas unique, parce que dès que la situation est rétablie, dès que la difficulté a disparu, dès que l’obstacle a été levé, l’homme oublie son bienfaiteur et se replonge dans son égoïsme et son autosuffisance : « Le résultat a été atteint. Ensuite, comme dit le proverbe italien : passato il pericolo, gabatto il santo (une fois le péril passé, tout le monde se moque du saint) (Charles de Gaulle, « Allocution au Congrès des étudiants R.P.F. », 7 mars 1949, Lettres, notes et carnets. 8 Mai 1945-18 Juin 1951, Paris, Plon, 1984, p. 343).
Pourtant le cadre général de notre vie n’a subi aucune modification. Qu’il pleuve ou que le soleil brille, qu’il souffle un vent de tempête ou que le calme plat règne, nous sommes et nous restons essentiellement entre les mains de Dieu, dont la Providence admirable continue de nous gouverner avec une sagesse infinie.
Par conséquent, les motifs subsistent intégralement pour manifester à notre grand Dieu notre reconnaissance pour tout ce que la vie nous réserve et nous dévoile progressivement grâce à lui et à la mesure de nos forces. Car tout est grâce. Tout est don divin. Les épreuves, y compris, comme les saints en sont bien conscients.
Et si nous nous habituons à remercier filialement notre Dieu pour toute chose, pour tout événement agréable ou non aux yeux des hommes, pour toute rencontre, plaisante ou non, pour tout travail couronné de succès ou apportant une déconvenue, et ainsi de suite, en nous habituant donc à remercier Dieu en tout, notre vie est joyeuse, profondément heureuse, et rien ne peut venir altérer ce bonheur qui s’enracine dans notre condition d’enfant de Dieu.
N’est-il pas vrai que les remerciements que l’on nous adresse pour un service que nous avons rendu nous font plaisir ? Et que nous restons sur notre faim s’ils ne viennent pas, même si peu importe, en définitive, que l’on nous remercie ou pas, car ce qui compte avant tout, c’est d’agir de façon désintéressée, pour la gloire de Dieu. Mais c’est affaire de politesse élémentaire, de bonne éducation.
(à suivre…)
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