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dimanche 15 juin 2014

Le jugement particulier (5)

Le jugement particulier (5)

L’acte d’accusation sera lu par satan en personne, ou par le démon qu’il a chargé de s’occuper de nous, ce qui évidemment n’est pas fait pour nous rassurer. Sa présence est terrifiante, comme en témoigne Estelle Faguette, la voyante de Pellevoisin : « Dans la nuit du 15 au 16 février 1876, c’est-à-dire du lundi au mardi, j’étais très malade. Je ne sais trop ce que j’éprouvais ; si c’est du sommeil, je n’en sais rien. Je cherchais à me reposer, quand tout à coup apparut le diable au pied de mon lit. Oh ! Que j’avais peur. Il était horrible ; il me faisait des grimaces. À peine était-il arrivé que la sainte Vierge apparut de l’autre côté, dans le coin de mon lit. […] Ses grands yeux doux me remirent un peu, mais pas tout à fait, car le diable apercevant la sainte Vierge, il recula en tirant mon rideau et le fer de mon lit. Ma frayeur était abominable. Je me cramponnais à mon lit. Il ne parla pas, il tourna le dos. Alors la Vierge lui dit sèchement : « Que fais-tu là ? Ne vis-tu pas qu’elle porte ma livrée et celle de mon Fils ? » Il disparut en gesticulant. Alors elle se retourna vers moi et me dit doucement : « Ne crains rien, tu sais bien que tu es ma fille » (lire la suite) (M.-R. Vernet, La Vierge à Pellevoisin. Dieu au cœur d’une mère. Lecture théologique et spirituelle des documents, Paris, Téqui, 1995, p. 47). Le démon prendra un malin plaisir, un plaisir de Malin, à ne rien omettre de nos iniquités et à mélanger savamment le moins important avec le plus grave, et nous en sommes assommés, sonnés. À quoi s’ajoutent sans doute des surprises désagréables, inattendues, qui pourraient nous faire désespérer de nous en sortir, n’était la présence de Marie, notre Mère, dans le box de la défense… Et la lecture du deuxième document, qui nous permet de relever peu à peu la tête et de nous tourner vers Marie, qui est là, prête à nous défendre et qui, nous en sommes certains,saura trouver les mots justes, et dire tout le bien qu’elle pense de nous… Jésus-Christ est le témoin à charge. Il montre ses Plaies au fur et à mesure de l’énoncé des griefs qui nous sont légitimement reprochés. « Voici l’empreinte des clous et la plaie de mon côté » (cf. Jean 20, 25). Nous baissons la tête, car nous ne pouvons pas supporter la vue de ces blessures dont nous reconnaissons alors que nous en sommes les auteurs, et que, par nos péchés, nous sommes de ceux « qui viennent à tomber » et qui de ce fait, « pour leur compte, […] crucifient de nouveau le fils de Dieu et le mettent au pilori » (Hébreux 6, 6). Mais en même temps, notre Seigneur se tourne vers son Père à chaque fois, lui disant avec un regard plein de compassion : « Père, pardonne-lui, car il ne savait pas ce qu’il faisait » (cf. Luc 23, 34). Le moment où Notre Dame doit prendre la parole est venu. L’Église et, avec elle, ses fidèles, lui ont décerné le titre d’Advocata nostra, « notre Avocate ». Aucun avocat, fût-il près la Cour d’Assise et particulièrement brillant, n’a le talent, l’éloquence, la force d’argumentation, l’art de convaincre que cette Avocate, qui est aussi notre Mère. Nous avons en cela une différence de plus d’avec les procès que nous connaissons ici-bas. Car les membres de notre famille surnaturelle sont parties prenantes. Le Juge est notre Père et notre Avocate est notre Mère. Nous sommes entre personnes connues, en famille. Certes, nul ne cherche un arrangement qui lèserait la justice. Mais nous pouvons être assurés que la Sainte Vierge fera tout ce qu’elle peut pour nous tirer du guêpier dans lequel nous nous sommes fourvoyés volontairement. (à suivre…)

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