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vendredi 13 juin 2014

Le jugement particulier (4)

Le jugement particulier (4)

Que Dieu veuille notre bien n’emporte pas que le procès sera bâclé ou biaisé. Tout à l’inverse. Tout jugement divin est un modèle du genre. Il n’existe pas sur terre de cause traitée avec autant de rigueur, avec une compétence semblable, avec un caractère aussi scientifique et rigoureux. Rien n’y est laissé de côté, rien n’est omis. Si, dans un procès humain, des zones d’ombre peuvent subsister, qui empêchent les juges, ou les jurés, de parvenir à l’intime conviction nécessaire pour trancher, au moins sur certains chefs d’accusation, il n’en va pas de même ici. Aucune obscurité n’est possible, car tout sera mis à plat, tout ce qui est le plus secret dans le cœur de l’homme,(lire la suite) et que notre Juge-Père voit (cf. Matthieu 6, 4.6.18) sera mis à jour et dévoilé et proclamé sur les toits (cf. Matthieu 10, 27). Il sera procédé à un examen minutieux et consciencieux de tous nos faits et gestes. Mais ici intervient une autre différence d’avec les procès de ce monde. Les tribunaux ne s’intéressent qu’à ce qui fait l’objet de la plainte. Ils ne prennent en compte que ce qui a trait à elle. Ils n’ont pas à juger en dehors des points qui leur sont soumis, sous peine de nullité de leur sentence. En revanche, notre jugement particulier, au terme de notre vie terrestre, ne se borne pas à un ou deux chefs, mais suppose un acte d’accusation volumineux et quasiment interminable reprenant tous nos délits par pensée, par parole, par action et aussi par omission. Il a pour contrepoids un autre acte qui, lui, énumère tout le bien que nous avons fait sciemment ou pas. S’applique ici au pied de la lettre la parabole du jugement dont l’importance est alors cruciale : « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’ai été sans foyer, et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus me voir » (Matthieu 25, 35-36). Il faut donc procéder à l’examen de notre vie et nous demander : « Quelle est la qualité de ma confession ? Comment est-ce que je soigne tous les actes de ce sacrement : examen, douleur, résolution de ne plus recommencer, sincérité et clarté dans la confession, accomplissement de la pénitence ? » Nous devons reconnaître que nous manquons d’amour quand nous remettons à plus tard cette rencontre avec Dieu, qui nettoie la conscience et fortifie l’âme avec la grâce sacramentelle. Comment ne pas éprouver le besoin de recevoir toujours avec foi, avec douleur et diligence, et sans retard ce sacrement de la miséricorde divine ! Un examen de conscience quotidien, qui prépare ce « grand oral » qu’est notre jugement particulier, sachant qu’il existe un ennemi petit, sot, mais efficace, qui est le manque d’effort à s’examiner. Les moments d’examen qui ponctuent notre journée existent pour un motif d’efficacité. Si nous avons à un moment donné la tendance à être scrupuleux, l’examen doit être très bref et se ramener à quelques questions très simples, du genre : « Qu’ai-je fait de mal ? » pour en demander pardon au Seigneur. « Qu’ai-je fait de bien ? », pour l’en remercier. « Qu’aurai-je pu faire de mieux ? », afin de prendre une résolution concrète. Deux minutes, une demi minute suffira. Et l’examen particulier du point concret, de ce sur quoi nous nous sommes proposé de livrer la bataille à l’ennemi, afin que l’ennemi ne l’organise pas là où cela ne nous convient pas. Ce n’est pas pour autant que nous sommes pleinement confiants en comparaissant devant notre Juge souverain. (à suivre…)

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