ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

samedi 21 juin 2014

Remercier Dieu (2)

Remercier Dieu (2)

Comment se fait-il que nous puissions être aussi indifférents à cette présence réelle, je souligne réelle, de notre Seigneur dans notre âme ? Ce n’est pas seulement une présence par la grâce, mais Jésus-Christ qui se trouve bien vivant en nous, avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité. Et nous nous comportons comme si nous l’ignorions. Disons-le-nous bien, « notre amour pour le Christ qui s’offre à nous, nous pousse à savoir trouver, à la fin de la Messe, quelques minutes pour une action de grâces personnelle, intime, qui prolonge dans le silence du cœur cette autre action de grâces qu’est l’Eucharistie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 92). Que Dieu l’attende de fait est illustré, entre autres, par la scène suivante, prise sur le vif de la vie de notre Seigneur. (lire la suite) « Alors qu’il faisait route vers Jérusalem, il passa aux confins de la Samarie et de la Galilée. Et comme il entrait dans un bourg, il rencontra dix lépreux qui s’arrêtèrent à distance » (Luc 17, 11-12). Ils n’approchent pas, car, à l’époque, la lèpre était jugée particulièrement contagieuse et les dispositions concernant l’éloignement de ceux qui en étaient atteints de tout lieu habité étaient très strictes. Mais cela ne les empêche pas de désirer guérir de leur maladie. Et comme ils ont appris que Jésus de Nazareth, dont on ne se lasse pas de raconter les prodiges, va passer par chez eux, ils sont sortis à sa rencontre. « Ils lui dirent, en haussant la voix : ‘Jésus, ô Maître, aie pitié de nous !’ » (Luc 17, 13). C’est tout. Ils n’en disent pas plus. Ils ne demandent pas davantage, certains que ce Jésus les comprend et qu’il peut, qu’il va certainement faire quelque chose pour eux. Toutefois, ce jour-là le rabbi ne pose aucun geste spectaculaire. Il se contente de leur dire : « Allez vous montrer aux prêtres » (Luc 17, 14). Cela pouvait laisser sous-entendre qu’ils étaient guéris ou qu’ils allaient l’être dans un bref délai, guérison que les prêtres devaient constater. Or, « tandis qu’ils y allaient, ils furent guéris » (Luc 17, 14) effectivement. Mais c’est à ce moment que surgit un problème. En effet, « l’un d’eux, voyant qu’il avait recouvré la santé, revint en glorifiant Dieu à haute voix, et tomba à ses pieds la face contre terre, lui rendant grâces » (Luc 17, 15-16). Jésus le laisse faire. Il ne s’oppose pas à cette manifestation ostentatoire de la joie débordante et obligée de cet homme. Mais ce qui dramatise quelque peu la scène, c’est que, comme le précise saint Luc, il s’agit d’un Samaritain. Or, cela fait longtemps que « les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains » (Jean 4, 9), qui, pour eux, sont des hérétiques. Manifestement, le statut de lépreux permet de s’affranchir de cette coutume. C’est donc un non Juif qui a la finesse d’âme de retourner sur ses pas pour venir témoigner au Seigneur de sa gratitude. Jésus sait bien ce que sa toute-puissance a réalisé. Aussi demande-t-il : « Est-ce que les dix n'ont pas été guéris ? Et les neuf, où (sont-ils) ? Ne s'est-il trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir rendre gloire à Dieu ? » (Luc 17, 17-18). (à suivre…)

Aucun commentaire: