Le jugement particulier (6)
Ce n’est pas pour rien que l’Église a qualifiée aussi Notre Dame de « toute-puissance suppliante », signifiant par là qu’elle ne se contente pas d’intercéder, mais qu’elle supplie comme une bonne mère sait le faire, et qui souffrirait terriblement dans sa chair que son enfant soit condamné, quand bien même serait-il coupable. Et qui, de surcroît, intervient avec sa « toute-puissance » d’intercession, une puissance telle que Dieu ne peut rien lui refuser, car, soulignent les théologiens et les saints, elle n’a elle-même jamais nié à Dieu ce qu’il lui demandait, et qu’elle a accepté de devenir la Mère du Fils de Dieu devenant notre Rédempteur.
Elle n’assiste pas au procès passivement.
(lire la suite) Elle en connaît la mécanique et elle sait bien en quoi il consiste et ce sur quoi il peut déboucher : « Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 22) et la parole du Christ en Croix au bon larron (cf. Lc 23, 43), ainsi que d’autres textes du Nouveau Testament (cf. 2 Co 5, 8 ; Ph 1, 23 ; He 9, 27 ; 12, 23) parlent d’une destinée ultime de l’âme (cf. Mt 16, 26) qui peut être différente pour les unes et pour les autres. Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours » (Catéchisme de l’Église Catholique, nos 1021-1022
Mari ne veut pas que le diable gagne la partie. Alors elle intervient avec autorité. Sa plaidoirie est vraiment du grand art. Elle est sublime. Notre Dame fait feu de tout bois. Elle s’appuie sur le moindre indice en notre faveur. Elle se souvient de ce que nous n’avons cessé tout au long de notre vie de lui demander de prier pour nous à l’heure de notre mort (cf. Je vous salue Marie). Alors elle s’engage à fond dans notre défense.
Et si d’aventure elle ne savait plus par quel bout prendre notre affaire, si la situation devenait dramatique pour nous, et que l’issue s’annonce fatale, Marie sortirait l’argument ultime et décisif, à même d’emporter la décision du tribunal, elle pèserait de tout son poids dans la balance, abattant sa carte maîtresse face à laquelle le juge se trouverait totalement désarmé : « C’est mon fils. Je veux qu’il soit avec moi ici, au paradis. »
« Qu’il soit donc fait selon votre parole » (cf. Luc 1, 38), répondra notre Juge.
Il frappe alors un coup de marteau sur la table et prononce le verdict : « Acquitté ! » à notre grand soulagement, et à la grande joie aussi de Marie, et de Dieu lui-même, tout heureux de s’être laissé faire par Marie, que saint Joseph approuvait en opinant du chef.
Toute la société des saints se presse alors autour de nous pour nous féliciter et nous conduire dans une liesse indescriptible à notre place en la présence contemplative du Dieu trois fois Saint, où commence notre bonheur complet aussi bien qu’éternel.
(fin)
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