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jeudi 8 mai 2008

Le silence de Jesus (2)

Le silence de Jésus (2)

Rappelons-nous ce qui s'est passé aussi un jour où Jésus sortait de Jéricho. Un mendiant se trouvait au bord du chemin, probablement au même endroit que les autres jours. Lui aussi il a entendu parler du rabbi de Nazareth. Il entend une rumeur grandissante, le bruit d'une foule et « s'enquit de ce que ce pouvait être » (Luc 18, 36). Apprenant que c'est Jésus en personne qui passe, accompagné de ses disciples et d'une bonne partie des habitants de la ville, qui le suivent avec enthousiasme, « il s'écria : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi » (Luc 18, 38). « Toi que voilà arrêté au bord du chemin de la vie, qui est si courte, (lire la suite) n’as-tu pas envie de crier, toi aussi ? toi qui manques de lumières, qui as besoin de nouvelles grâces pour te décider à rechercher la sainteté. Ne ressens-tu pas un besoin irrésistible de crier : Jésus, fils de David, aie pitié de moi. Une belle oraison jaculatoire, à répéter souvent ! » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 195). Et ce, même si nous avons l'impression que Jésus ne fait aucun cas de notre prière. Ce n'est qu'une impression, qui ne correspond nullement à la réalité, car le Seigneur nous a invité très clairement à le prier : « Demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et l'on ouvrira à qui frappe » (Matthieu 7, 7-8).
Le mendiant reconnaît lui aussi en Jésus le fils de David, le Messie annoncé et attendu. Il est quand même frappant de voir que les esprits simples ne s'y trompent pas, ils le reconnaissent aux signes qu'il réalise, alors que les savants, les princes des prêtres et les scribes refusent de se rendre à l'évidence (« vous ne me croyez pas : les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi », Jean 10, 25).
Bar Timée crie, hurle. Mais Jésus fait comme s'il n'entendait pas et poursuit son chemin. « Beaucoup rabrouaient Bartimée pour lui imposer silence (Luc 18, 39). Toi aussi, quand tu as senti que Jésus passait près de toi, ton cœur a battu plus fort et tu t’es mis à crier, en proie à une agitation profonde. Alors tes amis, tes habitudes, ton confort, ton milieu t’ont conseillé de te taire, de ne pas crier. « Pourquoi appeler Jésus ? Ne l’importune pas ! » Le malheureux Bartimée, lui, ne les écoutait pas. Il criait au contraire encore plus fort : Fils de David, aie pitié de moi. Le Seigneur, qui l’avait entendu dès le début, le laissa persévérer dans sa prière. Il en va de même pour toi. Jésus perçoit instantanément l’appel de notre âme, mais il attend. Il veut que nous soyons bien convaincus que nous avons besoin de lui. Il veut que nous le suppliions, avec obstination, comme cet aveugle au bord du chemin à la sortie de Jéricho. Imitons-le. Même si Dieu ne nous accorde pas à l’instant ce que nous lui demandons, même si la multitude essaie de nous détourner de notre prière, ne cessons pas de l’implorer (Saint Jean Chrysostome, In Matthæum homiliæ 66, 1) » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 195). « Quand on se trouve dans les ténèbres, quand on a l’âme aveugle et inquiète, il faut aller, comme Bartimée, vers la Lumière. Répète, crie, insiste avec plus de force, « Domine, ut videam ! » — Seigneur, que je voie !… Et sur tes yeux se lèvera le jour, et tu pourras te réjouir des lumières qu’il t’accordera » (saint Josémaria, Sillon, n° 862).

(à suivre...)

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