Un modele de pelerinage, le pelerinage à Chartres
Un modèle de pèlerinage, le pèlerinage à Chartres
En 1912, Charles Péguy se rend à pied de Paris à Chartres, à la suite d’un vœu fait au chevet de son fils malade.« Mon fils a été malade, une diphtérie en août, en arrivant à la mer. Alors, mon vieux, j'ai senti que c'était grave. Il a fallu que je fasse un vœu… J'ai fait un pèlerinage à Chartres. Je suis Beauceron. Chartres est ma cathédrale. J'ai fait 144 kilomètres en trois jours. Ah ! mon vieux, les croisades, c'était facile. (lire la suite) Il est évident que nous autres, nous aurions été les premiers à partir pour Jérusalem et que nous serions morts sur la route. Mourir dans un fossé, ce n'est rien ; vraiment, j'ai senti que ce n'était rien. Nous faisons quelque chose de plus difficile. On voit le clocher de Chartres à 17 kilomètres sur la plaine. De temps en temps, il disparaît derrière une ondulation, une ligne de bois. Dès que je l'ai vu, ç'a été une extase. Je ne sentais plus rien, ni la fatigue, ni mes pieds. Toutes mes impuretés sont tombées d'un coup. J'étais un autre homme… »
Après sa mort au front en 1914, certains de ses amis font de temps à autre la même route en méditant ses poèmes. En juin 1935, à l'initiative de deux étudiants, Marie-Claude Pfenninger et Jean Aubonnet, un groupe de la Sorbonne marche vers Chartres, à la suite de Péguy. Depuis lors, même en pleine guerre, le pèlerinage des étudiants se développe. Dans les années 60, le nombre de pèlerins venant des grandes écoles augmente tellement qu’un pèlerinage autonome se constitue. La crise de mai 1968 passée, le climat s'apaise, mais la fréquentation diminue. Depuis le début des années 90, le pèlerinage n'est plus limité aux étudiants mais s'adresse aux jeunes chrétiens d'Île-de-France. Parallèlement, un « pèlerinage de chrétienté » s'est constitué.
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