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samedi 3 mai 2008

Saint Jacques (1)

Saint Jacques (1)

Le 3 mai, l'Église fête les apôtres saint Philippe et saint Jacques. Faute d'espace, je n'ai parlé que de saint Philippe l'an dernier. Voici donc ce que Benoît XVI a dit de Jacques "le Mineur", au cours d'une audience du mercredi :
"Il fait lui aussi partie des listes des douze Apôtres choisis personnellement par Jésus, et il est toujours désigné comme "fils d'Alphée" (cf. Matthieu 10, 3 ; Marc 3, 18 ; Luc 5 ; Ac 1, 13). Il a souvent été identifié avec un autre Jacques, dit "le Petit" (cf. Marc 15, 40), fils d'une Marie (cf. ibid.), qui pourrait être "Marie de Cléophas", (lire la suite) présente, selon le Quatrième Évangile, au pied de la Croix avec la Mère de Jésus (cf. Jean 19, 25). Il était lui aussi originaire de Nazareth et probablement parent de Jésus (cf. Matthieu 13, 55 ; Marc 6, 3), dont il est appelé "frère" à la manière sémite (cf. Marc 6, 3; Galates 1, 19). Le Livre des Actes souligne le rôle prépondérant exercé dans l'Église de Jérusalem par ce dernier Jacques. Lors du Concile apostolique qui y fut célébré après la mort de Jacques le Majeur, il affirma avec les autres que les païens pouvaient être accueillis au sein de l'Église sans devoir d'abord se soumettre à la circoncision (cf. Actes 15, 13). Saint Paul, qui lui attribue une apparition particulière du Ressuscité (cf. 1 Corinthiens 15, 7), à l'occasion de sa venue à Jérusalem, le nomme même avant Simon-Pierre, le qualifiant comme lui de "colonne" de cette Église (cf. Galates 2, 9). Ensuite, les judéo-chrétiens le considérèrent comme leur principal point de référence. On lui attribue également la Lettre qui porte le nom de Jacques et qui est comprise dans le canon néo-testamentaire. Il ne s'y présente pas comme "frère du Seigneur", mais comme "serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus" (Jacques 1, 1).
Parmi les chercheurs, portant le même nom, Jacques fils d'Alphée et Jacques "frère du Seigneur, est débattue. Les traditions évangéliques n'ont conservé aucun récit, ni sur l'un ni sur l'autre, se référant à la période de la vie terrestre de Jésus. En revanche, les Actes des Apôtres nous montrent qu'un "Jacques" a exercé un rôle très important, comme nous l'avons déjà mentionné, après la résurrection de Jésus, au sein de l'Église primitive (cf. Actes 12, 17 ; 15, 13-21 ; 21-18). la question de l'identification de ces deux personnagesL'acte le plus important qu'il accomplit fut son intervention dans la question du rapport difficile entre les chrétiens d'origine juive et ceux d'origine païenne : il contribua avec Pierre à surmonter, ou mieux, à intégrer la dimension juive originelle du christianisme avec l'exigence de ne pas imposer aux païens convertis l'obligation de se soumettre à toutes les règles de la loi de Moïse. Le Livre des Actes nous a transmis la solution de compromis, proposée précisément par Jacques et acceptée par tous les Apôtres présents, selon laquelle aux païens qui auraient cru en Jésus-Christ on ne devait demander que de s'abstenir de la coutume idolâtre de manger la chair des animaux offerts en sacrifice aux dieux, et de l'"impudicité", terme qui faisait probablement allusion aux unions matrimoniales non permises. En pratique, il s'agissait de ne respecter que quelques interdictions considérées réellement importantes par la loi mosaïque.
De cette façon, on obtint deux résultats significatifs et complémentaires, tous deux encore valables actuellement ; d'une part, l'on reconnut le rapport inséparable qui lie le christianisme à la religion juive comme à sa matrice éternellement vivante et valable ; de l'autre, on permit aux chrétiens d'origine païenne de conserver leur identité sociologique, qu'ils auraient perdue s'ils avaient été obligés d'observer ce qu'on appelle les "préceptes cérémoniaux" mosaïques : désormais ceux-ci ne devaient plus être considérés comme obligatoires pour les païens convertis. En substance, on marquait le début d'une pratique d'estime et de respect réciproque, qui, malgré de malheureuses incompréhensions successives, cherchait par sa nature à sauvegarder ce qui était caractéristique de chacune des deux parties.

(à suivre...)

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