Marie et l'Eglise (2)
Marie et l'Église (2)
L'iconographie chrétienne montre souvent la Sainte Vierge en train de remettre le chapelet à saint Dominique. Même si la mise en forme de la dévotion au saint rosaire telle que nous la connaissons de nos jours n'a pas été immédiate, nous voyons quand même en cela - et c'est ce qui est le plus important - une autre invitation de Marie à prier, un moyen spirituel qu'elle nous propose et dont l'efficacité n'est plus à démontrer. Elle-même nous guide au besoin dans cette pratique de piété, comme lorsqu'elle a demandé à Bernadette Soubirous de réciter le chapelet, (lire la suite) voici 150 ans cette année. Si Dieu le veut, nous aurons l'immense joie d'accueillir à Lourdes le pape Benoît XVI au mois de septembre pour la célébration de ce sesquicentenaire.Mais revenons à l'Église, bien que nous ne nous en soyons pas éloignés en réalité. « Marie, qui depuis le début s'était donnée sans réserve à la personne et à l'œuvre de son Fils, ne pouvait pas ne pas reporter sur l'Église, dès le commencement, ce don maternel qu'elle avait fait de soi » (Jean-Paul II, encyclique sur la Mère du Rédempteur, Redemptoris Mater, n° 40). C'est ainsi que, dès le début, Marie est Mère de l'Église, même s'il faudra attendre la clôture du concile Vatican II, le 8 décembre 1965, solennité de l'Immaculée conception de Marie, pour entendre un pape, Paul VI en l'occurrence, proclamer Marie Mère de l'Église, suscitant l'émotion des Pères conciliaires et des applaudissements nourris qui traduisaient bien les sentiments du cœur : oui, Marie est notre Mère ; oui, Marie est Mère de l'Église !
Donc le rôle maternel de Marie ne s'interrompt pas avec la mort brutale de son Fils sur la Croix. Mais, dans l'économie de la grâce, elle « se continue sans interruption jusqu'à la consommation définitive de tous les élus » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 62). Marie est vraiment la médiatrice universelle de toutes les grâces jusqu'à la fin du monde. Après, plus aucune médiation ne sera nécessaire, la grâce non plus d'ailleurs, puisque tous les saints se trouveront au paradis dans la gloire de Dieu pour l'éternité, tandis que les réprouvés seront, par leur faute (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n° 1033), en enfer, éternellement aussi. Tant que nous sommes le peuple en marche vers la Terre promise qu'est le ciel, rien ne nous est plus doux et plus nécessaire que d'avoir Marie pour Mère et pour guide, pour force et pour refuge - Refugium nostrum et virtus -, afin d'obtenir la miséricorde de Dieu dont nous avons tant besoin : « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus en temps opportun » (Hébreux 4, 16).
(à suivre...)
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