Tertullien (2)
Tertullien (2)
Mais Tertullien, comme tout bon apologiste, ressent dans le même temps l'exigence de communiquer de manière positive l'essence du christianisme. C'est pourquoi il adopte la méthode spéculative pour illustrer les fondements rationnels du dogme chrétien. Il les approfondit de manière systématique, à commencer par la description du « Dieu des chrétiens » : « Celui que nous adorons - atteste l'Apologiste - est un Dieu unique ». Et il poursuit, en utilisant les antithèses et les paradoxes caractéristiques de son langage : « Il est invisible, même si on le voit ; insaisissable, même s'il est présent à travers la grâce ; inconcevable, même si les sens humains peuvent le concevoir ; c'est pourquoi il est vrai et grand ! » (Apologétique, 17, 1-2). (lire la suite)En outre, Tertullien accomplit un pas immense dans le développement du dogme trinitaire ; il nous a donné en latin le langage adapté pour exprimer ce grand mystère, en introduisant les termes « une substance » et « trois Personnes ». De même, il a également beaucoup développé le langage correct pour exprimer le mystère du Christ, Fils de Dieu et vrai Homme.
L'Africain aborde également l'Esprit Saint, en démontrant son caractère personnel et divin : « Nous croyons que, selon sa promesse, Jésus Christ envoya l'Esprit Saint au moyen du Père, le Paraclet, le sanctificateur de la foi de ceux qui croient dans le Père, dans le Fils et dans l'Esprit » (ibid., 2, 1). Dans l'œuvre de Tertullien, on lit également de nombreux textes sur l'Église, que Tertullien reconnaît toujours comme « mère ». Même après son adhésion au montanisme, il n'a pas oublié que l'Église est la Mère de notre foi et de notre vie chrétienne. Il s'arrête aussi sur la conduite morale des chrétiens, sur la vie future. Ses écrits sont importants également pour saisir des tendances présentes dans les communautés chrétiennes à propos de la très Sainte Vierge Marie, des sacrements de l'Eucharistie, du Mariage et de la Réconciliation, du primat pétrinien, de la prière... En particulier, en cette époque de persécution, où les chrétiens semblaient une minorité perdue, l'Apologiste les exhorte à l'espérance, qui - selon ses écrits - n'est pas simplement une vertu en elle-même, mais une modalité qui touche chaque aspect de l'existence chrétienne. Nous avons l'espérance que l'avenir nous appartient parce que l'avenir appartient à Dieu. Ainsi, la résurrection du Seigneur est présentée comme le fondement de notre résurrection future, et elle représente l'objet principal de la confiance des chrétiens : « La chair ressuscitera - affirme catégoriquement l'Africain -: toute la chair, la chair elle-même, et la chair tout entière. Où qu'elle se trouve, celle-ci est en dépôt auprès de Dieu, en vertu du très fidèle médiateur entre Dieu et les hommes Jésus Christ, qui restituera Dieu à l'homme et l'homme à Dieu » (Sur la résurrection des morts 63, 1).
(à suivre...)
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