Le silence de Jésus (1)
Le silence de Jésus (1)
Jésus se rend aux confins de Tyr et de Sidon, au Liban actuel. Et les Libanais n'en sont pas peu fiers, voyant dans leur pays une partie de la Terre Sainte. Bien qu'en pays étranger, la figure du rabbi qui accomplit des miracles est connue de tous. La nouvelle de son arrivée se répand donc rapidement. Or, « voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon » (Matthieu 15, 22).On ne peut pas dire que Jésus ne l'a pas entendue. L'évangéliste note bien qu'elle se mit à crier à tue-tête. De plus elle reconnaît que Jésus est le fils de David tout comme, plus tard, les foules qui l'acclameront lors de son entrée à Jérusalem, ce qui a le don de mettre les princes des Juifs en fureur, car (lire la suite) il s'agit d'un titre messianique qu'ils dénient pour leur part au Christ. Enfin elle ne demande rien pour elle : elle intercède pour sa fille, qui est non pas malade mais possédée par l'Ennemi.
Cependant « Jésus ne répondit rien » (Matthieu 15, 23). Ce n'est pas la première fois que le Seigneur laisse les gens s'époumoner sans prêter attention, au point que ce sont ses disciples qui doivent intervenir et lui demander de faire quelque chose, car ils en ont assez du vacarme, le quémandeur les importune trop. Cette fois-là, « s'étant approchés, ses disciples lui firent cette prière : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris » (Matthieu 15, 23). Le Seigneur se tait, les apôtres veulent qu'elle s'en aille, au lieu de demander à Jésus d'accéder à la pétition de la femme, ce qui était le meilleur moyen que tout le hourvari cesse.
(à suivre...)
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