Liturgie et chant
Liturgie et chant
L’antiquité chrétienne n’a eu qu’à suivre les conseils de l’apôtre Paul faisant suite à la tradition biblique, pour faire du chant un mode normal d’expression de la prière liturgique : « Chantez à Dieu de tout votre cœur avec reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés » (Colossiens 3, 16) ; « Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur » (Éphésiens 5, 1) ; dans l’Église de Corinthe, toujours au témoignage de saint Paul, se produisaient peut-être même des improvisations charismatiques (1 Corinthiens 14, 26) ; de plus, les épîtres nous livrent de précieux restes de chants liturgiques de la première communauté. Le chant apparaît là comme signe de joie, particulièrement adapté au sentiment de l’action de grâces, ce que suggère de son côté Jacques 5, 13 : « Quelqu’un est-il joyeux ? qu’il entonne un cantique. » Et dans le même sens, l’Église du Ciel, selon l’Apocalypse, exprime par le chant sa reconnaissance pour la rédemption et sa louange envers le Seigneur (Apocalypse 4, 8.11 ; 5, 9-10 ; 14, 3 ; 15, 3-4 ; 19, 1-8 ; etc.). Le chant est aussi considéré comme un moyen de manifester l’unanimité des sentiments, parce qu’il provoque, par son rythme et sa mélodie, une telle fusion des voix qu’il semblerait qu’il n’y en ait qu’une. […] Les Pères soulignent également que le chant donne aux paroles une plus grande force et intelligibilité, permettant, par conséquent d’y apporter une adhésion plus intense et de les méditer. Enfin la musique, soit vocale soit instrumentale, peut créer un cadre de fête ; donner à certaines manifestations l’éclat du triomphe, et c’est de cette façon qu’elle intervenait dans les grands moments de la liturgie d’Israël.
A. G. Martimort, dans A. G. Martimort, L’Église en prière. Introduction à la Liturgie. I. Principes de la Liturgie, Desclée, édition nouvelle 1984, p. 151-152.
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