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vendredi 25 novembre 2011

Le fardeau léger (6)


Le fardeau léger (6)

Ne prenez pas peur parce que je vous menace de châtiments plus terribles les uns que les autres, dit Dieu. Je n’ai nullement envie de vous frapper à mort. Si je les annonce, c’est pour que vous vous convertissiez, pour que vous reveniez sur vous-mêmes, pour que vous réfléchissiez à votre conduite insensée et que vous reveniez à moi. Voyez mon prophète Jonas. Je l’ai envoyé proclamer : « Encore quarante jours et Ninive sera détruite » (Jonas 3, 4). Mais j’ai dans le même temps ramolli le cœur de ses habitants, et ils se sont aussitôt repentis de leurs méfaits. Ce fut une surprise pour Jonas. Il n’en revenait pas. Il en a été même ulcéré et il m’a reproché l’échec de sa prédication, comme s’il avait souhaité la destruction de la ville. Vous êtes comme cela vous, les hommes. Votre cœur abrite des désirs de vengeance, parfois sous couvert de bons sentiments. (lire la suite) « Veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ? » (Luc 9, 54). Vous avez le sang chaud vous, les hommes.
J’ai essayé de lui faire comprendre que si lui avait eu pitié « du ricin pour lequel tu n’as pas peiné et que tu n’as pas fait croître et qui en une nuit a péri », comment « moi, je n’aurai pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle il y a plus de cent vingt mille hommes qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche, et une multitude d’animaux » (Jonas 4, 11). Mais je ne suis pas sûr qu’il m’aie compris…
Il est pourtant bien connu de tous que « tantôt je menace une nation ou un royaume de renverser, d’abattre et de détruire. Mais cette nation, contre laquelle j’ai parlé, se convertit-elle de sa malice, je me repens du mal que je projetais de lui faire » (Jérémie 18, 76-8) et c’en est fini du malheur, avant même qu’il ait commencé. Je suis trop content de pardonner à tous mes enfants, un par un. C’en a fait cent-vingt mille d’un coup à Ninive. Vous imaginez ma joie. Et mon pauvre Jonas qui broie du noir… Vous êtes comme cela vous, les hommes, vindicatifs. S’il pouvait entendre la parabole du fils prodigue : « Il fallait festoyer et se réjouir, car ton frère que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il a été retrouvé » (Luc 15, 39). Vous n’êtes pas bien nombreux à le comprendre.

(à suivre…)

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