Être humble (3)
Que l’homme ne reprenne pas ce qui appartient à Dieu et ne cherche pas à engranger les biens divins au détriment de leur propriétaire légitime, comme s’ils faisaient partie de son patrimoine, car alors c’est gagner son salaire « pour une bourse percée » (Aggée 1, 6). Alors « vos richesses sont pourries et vos vêtements sont dévorés par les vers. Votre or et votre argent sont rongés par la rouille ; leur rouille portera témoignage contre vous et dévorera vos chairs comme un feu » (Jacques 5, 2-3). Vous serez plus pauvres encore que Job, car lui, au moins, il était humble et il gardait la foi en Dieu.
Allons-nous comprendre ce que dit l’Apôtre : « Pour nous, en tout cas, il n’est qu’un Dieu unique, le Père, de qui tout vient, et pour qui nous existons, et qu’un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et nous-mêmes par lui » (1 Corinthiens 8, 6) ? De qui tout vient et par qui tout existe. Nous ne sommes pas les artisans de nos propres succès. Oui, c’est Dieu « pour qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses » (Hébreux 2, 10), et pas autrement.
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Par conséquent, « que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui » (1 Corinthiens 10, 24) et, avant tout, en priorité absolue, celui de Dieu, à qui nous devons rendre toute gloire (cf. Romains 11, 36). Imitons l’Apôtre, qui peut affirmer : « Tout comme je m’applique moi-même à plaire à tous en toute chose, ne cherchant pas mon avantage personnel, mais celui du grand nombre, afin qu’ils soient sauvés » (1 Corinthiens 10, 33). C’est une préoccupation totalement étrangère à celui qui se gargarise de lui-même. Mais alors il est insensible au commandement missionnaire d’être témoin de l’Évangile « jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8). Que comprend-il à cette exclamation de l’Apôtre : « Si donc je prêche l’Évangile, ce n’est pas pour moi un titre de gloire, car nécessité m’incombe : oui, malheur à moi si je ne prêchais pas l’Évangile » (1 Corinthiens 9, 16) ?
Encore une fois, « ayez les uns pour les autres les mêmes sentiments. N’ayez pas un sentiment de grandeur, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble » (Romains 12, 16). Comprenez bien qu’« un char rempli de bonnes œuvres, conduit par l’orgueil mène à l’enfer ; conduit par l’humilité, un char plein de péchés mène au paradis » (saint Grégoire de Nysse). Qu’on se le dise.
Donc que notre charité « soit exempte d’hypocrisie : soyez de ceux qui ont le mal en horreur, qui s’attachent au bien, qui s’aiment entre eux d’un amour fraternel, qui dans leur estime placent les autres avant eux » (1 Corinthiens 12, 9-10).
(à suivre…)
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