Charité et pardon (2)
Voilà ce que sont les sentiments du Christ, que nous devons faire nôtres. Ce qui, il faut bien l’admettre, n’a rien d’évident. Car nous réagissons facilement en écorchés vif pour un oui ou pour un non. L’écorché pourtant, c’est Lui, pas nous. À méditer sérieusement.
Et quand il apparaît dans le Cénacle, le soir de sa Résurrection glorieuse, il ne reproche pas davantage leur attitude honteuse et leur trahison à ses apôtres. Mais il leur dit et leur répète : « Paix avec vous ! » Et il leur fait une explication de texte. Il leur montre tout ce qui le concernait dans les Saintes Écritures et comment il fallait que tout cela s’accomplisse (cf. Luc 24, 45-47). Leurs yeux s’ouvrent alors à l’évidence, de même que leur cœur est embrasé à la vue de cet amour sans limite de Dieu : « N’avions-nous pas le cœur tout brûlant en dedans de nous, quand il nous parlait …, nous expliquant les Écritures ? » (Luc 23, 32).
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Que chacun ait donc égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux des autres (cf. Philippiens 2, 4). « Veillez à faire ce qui est bien devant tous les hommes » (Romains 12, 17). Le Seigneur nous montre la façon concrète et précise de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, selon le précepte qu’il nous a laissé (cf. Jean 13, 34-35). Aimer autrui en comprenant ses erreurs, car « la charité excuse tout, croit tout, espère tout supporte tout » (1 Corinthiens 13, 7). Aimer en étant positif, en donnant aux autres le goût de vivre. Ils tireront eux-mêmes les conséquences de leurs égarements éventuels. Mais au moins nous ne les aurons pas enfoncés dans leur misère jusqu’au cou. Au lieu de les écraser, nous leur aurons tendu, sans qu’ils s’en rendent compte, une main secourable, au prix sans doute d’un effort sérieux de notre part, que Dieu apprécie et qu’il perçoit, lui, en nous souriant et en nous encourageant à son tour à poursuivre dans cette direction.
« Paix avec vous ! » Puissions-nous être des artisans de paix. « Bienheureux les pacifiques –c’est-à-dire précisément les artisans de paix – car ils seront appelés enfants de Dieu » (Matthieu 5, 9). Ce qui est consolant à l’extrême. Et ce qui peut être une réalité dès à présent. « Voyez quel amour le Père nous a témoignés, que nous soyons appelés enfants de Dieu, et que nous le soyons en effet ! » (1 Jean 3, 1).
(fin)
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