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mercredi 22 avril 2009

Jésus-Christ et la souffrance

Jésus-Christ et la souffrance

(Jésus) n’a pas pris de l’incarnation l’apparence, mais la réalité ; il devait donc aussi prendre la douleur, afin de triompher de la tristesse, et non de l’écarter : on ne saurait être loué pour son courage si l’on n’a connu des blessures que l’étourdissement sans la douleur. « Homme de douleurs, est-il dit, et sachant porter les souffrances » (Isaïe 53, 3), il a voulu nous instruire. Joseph nous avait appris à ne pas craindre la prison ; dans le Christ nous apprendrions vaincre la mort ; mieux encore : comment vaincre l’angoisse de la mort à venir. Aussi bien comment vous imiterions-nous, Seigneur Jésus, à moins de vous suivre comme homme, de croire que vous êtes mort, d’avoir vu vos blessures ? Comment les disciples auraient-ils cru qu’il allait mourir, s’ils n’avaient constaté l’angoisse d’un mourant ? Ainsi ils dorment encore et ignorent la douleur, eux pour qui le Christ était dans la douleur. C’est ce que nous lisons : « Il porte nos péchés, et pour nous il souffre » (Isaïe 53, 4). Vous souffrez donc, Seigneur, non de vos blessures, mais des miennes, non de votre mort, mais de notre infirmité ; et nous vous regardions, nous, comme en proie à la douleur, quand vous souffriez non pour vous, mais pour moi. Car vous êtes devenu infirme, mais à cause de nos péchés (Isaïe 53, 5), parce que cette infirmité, vous ne l’avez pas reçue de votre Père, mais prise pour moi ; parce qu’il m’était bon que « l’enseignement de notre paix fût en vous, et que vos meurtrissures guérissent nos plaies » (Ibid.).

Saint Ambroise de Milan, Traité sur l’Évangile de Luc 2, 10, 56-57.

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