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lundi 6 avril 2009

Jésus-Christ veut librement la mort

Jésus-Christ veut librement la mort

Quelques analogies permettront à nos contemporains de comprendre pourquoi Ieschoua va librement au supplice de la croix. Lorsqu’un « résistant », dans un pays occupé quelconque, travaille pour libérer sa patrie, il sait ce qu’il risque : tomber entre les mains de la police d’occupation, être torturé, être exécuté. S’il poursuit néanmoins sa tâche, Ce n’est pas qu’il aime la torture ou la mort. C’est qu’il ne peut pas accomplir sa tâche sans encourir ce risque, dans les conditions historiques où il se trouve placé.
Autre exemple : Lorsqu’un médecin, un chercheur, (lire la suite) choisit de travailler sur des problèmes médicaux qui impliquent qu’on se serve, dans les expériences, de substances radioactives, il sait, il savait surtout il y a quelques années encore, ce qu’il risque. Si cependant il poursuit ses recherches dans cette voie, avec les risques que cela comporte, ce n’est pas qu’il aime la leucémie provoquée par les substances radioactives. C’est qu’il veut aboutir à un certain résultat, et pour obtenir ce résultat, il faut faire ce qu’il fait, et cela comporte des risques.
Il en était de même pour Ieschoua. L’humanité étant ce qu’elle est, à partir du moment où l’on veut lui communiquer un enseignement, un ensemble de vérités, projeter une lumière, qui dérangent certains intérêts puissants, on soulève une haine, on provoque une réaction, qui est violente et souvent meurtrière. Ieschoua n’est pas, loin de là, la seule victime de cette loi générale. Tout homme, encore une fois, qui essaie de faire passer la vérité, dans l’ordre scientifique, dans l’ordre politique, dans l’ordre historique, dans l’ordre économique, ou ailleurs — en médecine, en pédagogie, dans tous les domaines de l’existence humaine — tout homme qui travaille pour la justice, rencontre des intérêts, politiques, économiques, intellectuels, ou autres, qui font obstacle et qui résistent. La résistance est d’autant plus violente que les intérêts en jeu sont plus puissants et que la lumière introduite est plus bouleversante, plus révolutionnaire.
Ieschoua a assumé librement cette loi. Encore une fois, il pouvait se dispenser de l’assumer, et il pouvait finir ses jours tranquillement. Il pouvait aussi, pourquoi pas ? se marier et « faire des affaires », avoir une « bonne situation », devenir un personnage honorable dans son milieu. Il a choisi d’être vagabond, sans feu ni lieu, sans propriété, et il a choisi la fin des criminels, la potence. Il pouvait se dispenser de faire ces choix, mais alors il fallait aussi renoncer à enseigner ce qu’il enseignait. Il fallait renoncer à communiquer à l’humanité ce qu’il lui avait communiqué. L’humanité étant ce qu’elle est, si on veut lui communiquer cet enseignement, il faut savoir qu’on rencontre une résistance. Ieschoua le savait, et il a choisi.

Claude Tresmontant, L’Enseignement de Ieschoua de Nazareth, Paris, Seuil, 1970, p. 246-247.

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