Se méfier de notre « moi »
Se méfier de notre « moi »
Nous connaissons les boîtes à surprise. On les ouvre et il en jaillit un personnage plus ou moins grotesque et effrayant, propulsé par un ressort qui se détend alors.Ce mannequin taille miniature au bout d'un ressort à boudin, c'est notre « moi ». Il faut le maintenir comprimé en l'écrasant fortement du pied, en exerçant sur lui une pression constante. Autrement, si nous relâchons un tant soit peu l'effort, ou si nous déplaçons notre pied ne serait-ce que de quelques millimètres, le ressort entre en action, et nous le voyons se contorsionner et commencer (lire la suite) à montrer le « bout du nez », sous la forme d'une espèce de bourrelet, de boursouflure.
Et si nous levons le pied, alors le pantin du « moi » se redresse brusquement de toute sa hauteur et sa superbe, et vient nous narguer. C'est l'affaire d'une fraction de seconde. Il n'attend pas. Il est on ne peut plus réactif.
En revanche, comme il en coûte de le faire plier, en l'écrasant de sorte qu'il s'emboîte sur lui-même ! Car, à la moindre déformation, le contrôle nous échappe, et il nous faut recommencer à écraser le émoi » envahissant qui ignore la morte saison. Par des actes d'humilité répétés, tenons-le bien résolument rapetissé, replié sur lui-même, pour qu'il soit inoffensif.
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