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lundi 27 avril 2009

Être chrétien (3)

Être chrétien (3)

Le troisième exemple est tiré, cette fois-ci, de la vie. Un jour, un jeune homme, dont les évangélistes nous disent qu'il est un riche notable du lieu, aborde Jésus en lui demandant : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Matthieu 19, 16). Cela commence bien. Par rapport aux deux exemples précédents, nous avons là au moins quelqu'un qui est désireux de progresser sur la voie de la perfection. La suite du récit le confirme. Jésus lui rappelle les commandements. Ce à quoi l'homme répond : « Tout cela, je l'ai observé depuis ma jeunesse » (Luc 18, 21). « Que me manque-t-il encore ? » (Matthieu 19, 20). Il ressent vraiment une soif d'absolu, de dépassement, qui l'honore. (lire la suite)
C'est encourageant. Enfin, serions-nous enclins à dire, voici un exemple positif. Oui, mais... Jésus répond à cette attente qui est, soulignons-le, un fort désir de faire plus, d'aller au-delà de ce que les commandements de Dieu exigent. Il lui dit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donnes-en le produit aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis, viens et suis-moi » (Matthieu 18, 21).
Voilà qui est clair et qui répond parfaitement à la question. Une exigence avec, à la clé, une promesse : celle d'entrer dans le royaume des cieux, qui était précisément l'aspiration du jeune homme. Mais voilà, ce dernier ne s'attendait pas à cela. Il n'avait pas envisagé un seul instant que la sainteté dont il rêvait pouvait passer par le dépouillement de ses richesses : « Ayant entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout affligé, car il avait beaucoup de biens » (Matthieu 18, 22).
Le christianisme n'est évidemment pas cela. Ce n'est pas un service à la carte, selon nos penchants et qui flatte nos goûts. Le christianisme c'est, comme Jésus l'indique à ce pauvre jeune déjà vieilli, suivre le Christ en renonçant à soi-même et aux biens de ce monde, pour s'attacher à lui et recevoir les biens impérissables.
Quand on refuse de franchir le pas, d'accomplir en tout la Volonté sainte de Dieu, alors l'âme s'emplit de tristesse et d'amertume. Elle laisse passer ici le trésor incalculable des cieux pour accorder plus de valeur aux pacotilles de la terre. Ce danger de nous attacher aux choses matérielles existe bel et bien. La société de consommation fait entièrement pression sur nous en ce sens.
Il ne suffit donc pas d'être un homme droit et sincère. Car le risque de blocage est réel : si l'on nous demande au nom de Dieu ce à quoi nous ne nous attendons pas, ce que nous n'avons ni prévu ni programmé, alors c'est « tout, mais pas cela » ! Eh bien si ! C'est justement cela que Dieu demande. Et si nous refusons de le suivre dans sa logique, l'âme broie du noir et perd espoir. Quel gâchis !

(à suivre...)

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