Arrêt sur christianisme (34)

Comme il ressort du Nouveau Testament et en particulier des Lettres aux Apôtres,
une nouvelle espérance distingua les chrétiens de ceux qui vivaient la religiosité païenne. En écrivant aux
Éphésiens,
saint Paul leur rappelle qu'avant d'embrasser la foi dans le
Christ, ils étaient « sans espérance, et, dans le monde, étaient sans
Dieu » (cf. Éphésiens 2, 12). Cette expression apparaît plus que jamais actuelle pour
le paganisme de nos jours : on peut en particulier l'appliquer au
nihilisme contemporain, qui ronge l'espérance dans le cœur de l'homme, le poussant à penser qu'en lui et autour de lui ne règne que le néant : le néant avant la naissance, le néant après la mort. En réalité, sans Dieu, il n'y a pas d'espérance. Toute chose perd son « épaisseur ». C'est comme si venait à manquer la dimension de la profondeur et que chaque chose s'aplatissait, privée de son relief symbolique, de son « ressaut » par rapport au pur matérialisme. Le rapport entre l'existence, ici et maintenant, et ce que nous appelons
« l'au-delà » est en jeu : il ne s'agit plus d'un lieu où nous finirons après la mort, mais c'est en revanche la réalité de Dieu, la plénitude de la vie vers laquelle, pour ainsi dire, tend chaque être humain. À cette attente de l'homme, Dieu a répondu dans le Christ avec le don de l'espérance.
Benoît XVI, Homélie, 1er décembre 2007.