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mercredi 19 mai 2010

Le Christ reste sur la Croix (2)

Le Christ reste sur la Croix (2)

« Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! » (Matthieu 27, 40). C’est le cri du monde, la tentation des mondains. Mais ce n’est pas notre affaire. La Croix ne nous répugne pas. La Croix ne nous fait pas peur. Nous ne la fuyons pas. Au contraire, nous nous laissons attirer par elle, en sachant qu’ils « regarderont celui qu’ils ont transpercé » (Jean 19, 37), et que tous ceux qui regarderont le serpent d’airain dressé sur une croix seront guéris (Nombres 21, 8). A plus forte raison quand, plus que de la regarder, nous y montons, et nous nous y installons pour la vie.
Fort heureusement pour nous, le Christ reste sur la Croix. (lire la suite) Il lui était facile de descendre et de confondre ceux que sa mort prochaine réjouissait. Mais il n’est pas venu pour se donner en spectacle ni mettre son pouvoir à son profit. Et puis, s’il était descendu, auraient-ils seulement cru en lui de façon durable ? « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu’un ressuscitait des morts, ils ne se laisseront pas convaincre » (Luc 16, 31). Le Christ n’est pas là pour amuser la galerie, mais pour un enjeu autrement plus grave : donner sa vie en rançon pour la multitude (Matthieu 20, 28). Tel sont les sentiments profondément ancrés dans son cœur, face auxquels rien ne résiste, ni ne mérite la moindre considération.
Marie assiste, impuissante, à ces moqueries. Mais elle ne veut de toute façon rien faire pour s’opposer à la Volonté de Dieu. Elle n’a nullement l’intention de chercher à dissuader son Fils d’accomplir sa mission. Car elle a compris ce que les prophètes ont annoncé. Peut-être même que Jésus lui a expliqué, en partie au moins, ce qui le concerne dans les Ecritures pour qu’elle sache à quoi s’attendre, et qu’elle apporte la coopération renforcée qu’il attend d’elle en cette heure décisive qui lui est particulièrement pénible. Ave Crux vera. Marie contemple cette Croix qui est comme sept glaives de douleur transperçant son Cœur. Oui, elle l’aime, elle la veut comme son Fils l’a désirée. Elle l’aime absolument, car elle y reconnaît l’instrument de notre salut. Et que veut-elle, au plus profond d’elle-même, si ce n’est que nous soyons effectivement sauvés ; que, par-delà le fait d’être ses enfants, nous soyons avant tout et surtout enfants de Dieu.
Rien ne vaut cette Croix salutaire. Alors, Seigneur, reste-y et nous avec toi. Nous vivrons ainsi une messe continuelle, un sacrifice de toute notre vie pour le salut du monde, une action de grâce de chaque instant. Car tu n’es nulle part aussi grand, aussi puissant, que lorsque tu te dresses sur la Croix à la face du monde.

(à suivre…)

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