Sept douleurs et sept joies de Marie (1)
Sept douleurs et sept joies de Marie (1)
Marie ne peut être mieux lotie que Jésus. Conformément au plan arrêté par la Très Sainte Trinité, celui-ci déclare : « Il est un baptême dont je dois être baptisé, et comme je suis dans l'angoisse jusqu'à ce que ce soit chose faite » (Luc 12, 50). Le calice qui ne s'est pas éloigné de ses lèvres, il le présente à sa Mère. Il lui demande de sacrifier son amour sensible, son amour de Mère, pour brûler de la charité spirituelle qui conduit à aimer les siens « jusqu'au bout » (Jean 13, 1). Dieu a toujours traité les saints avec une dureté qui peut étonner. Il en va de même, a fortiori, avec Marie, dont il exige tout : « À qui on aura beaucoup donné, on réclamera davantage » (Luc 12, 48). La capacité de Marie à souffrir n'a pas diminué, mais a augmenté du fait de sa Maternité : (lire la suite) elle n'a négligé aucune souffrance, mais les a toutes offertes au Père unies à celles de son Fils. La dévotion envers les douleurs de la Vierge Marie apparaît dès les origines du christianisme. Certains auteurs (Origène, saint Basile, saint Grégoire de Nysse, saint Cyrille d’Alexandrie, etc.) interprètent l’épée qui transperce le Cœur de Marie comme « l’épée de l’infidélité et du doute » qui aurait assailli Marie pendant la Passion de son Fils, interprétation vite abandonnée. Saint Ephrem et, à sa suite, saint Ambroise, saint Augustin, saint Jean Damascène puis, à compter du VIIIe siècle, pratiquement tous les auteurs, l’interprètent comme la représentation des douleurs qui affligent le Cœur de Marie. La piété s'y arrête à la moitié du XIe s. et, dans un premier temps, considère cinq douleurs en hommage aux cinq Plaies de Jésus-Christ en Croix, certains auteurs (Anselme de Lucques, saint Anselme de Canterbury) se proposant de « con-souffrir » avec Marie les douleurs qu’elle « con-souffrait » avec son Fils. Au XIIIe siècle, le chiffre est fixé à sept : 1) prophétie de Siméon. Marie comprend au-delà de la littéralité des paroles de Siméon et entrevoit ce que sera sa vie. « Ne m'appelez pas Belle, mais Amère, car il m'a rempli de grande amertume, Celui qui est tout-puissant. » 2) fuite en Égypte. Un jour viendra où la parole d'Osée : « C'est d'Égypte que j'ai rappelé mon Fils » (11, 1), recevra un sens nouveau. 3) Jésus perdu et retrouvé au Temple. Marie fait comme la science expérimentale de la douleur qui sépare. 4) La rencontre de Jésus et de sa Mère sur la Via dolorosa. Elle doit respecter et partager la déréliction de son Fils. 5) La Crucifixion. Jésus veut mourir pauvre et sans Mère et la donne à l'humanité pécheresse. 6) La descente de Croix. Jésus est dans les bras de Marie, et ne lui appartient que pour un bref instant. 7) L'ensevelissement du Seigneur. La Vierge doit abandonner maintenant pleinement son Fils.(à suivre…)
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