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lundi 11 avril 2011

Du bon usage de la charité (2)


Du bon usage de la charité (2)

Plus que cet aspect intéressé, il s’agit d’aimer l’autre pour lui-même ; plus profondément encore parce que nous voyons en lui l’image et la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 27). « Nul ne peut l’emporter dans l’amour sur celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15, 13). Or, « moi, je suis venu pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante » (Jean 10, 10).
Nous avons là la preuve la plus élevée de l’amour authentique. Jésus ne parle pas de bien-être matériel, n’évoque pas la santé physique ni les richesses. Il montre l’essentiel : la vie éternelle. Tant et si bien que la première preuve de charité, la plus authentique, consiste à aider à être fidèle à la vocation reçue, à lutter pour entretenir en chacun cette flamme de la vie éternelle. (lire la suite)
« Frères, lors même que quelqu’un serait pris en faute, vous, les spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur ; et prends garde à toi : toi aussi tu peux être tenté » (Galates 6, 1). C’est-à-dire ne le jugez pas, mais agissez avec droiture d’intention et pour le vrai bien d’autrui. « Mes frères, si l’un de vous s’égare en s’éloignant de la vérité et qu’un autre l’y ramène, sachez-le : celui qui ramène un pécheur du chemin où il s’égarait sauvera son âme de la mort et il aura le pardon pour une masse de péchés » (Jacques 5, 19-20). Revoilà l’affirmation qui est au départ des présentes réflexions sur la charité. « L’amour couvre toutes les fautes » (Proverbes 10, 12). Peut-il y avoir plus grand amour que de ramener à la vie celui qui était mort par le péché ? En un certain sens, les actes de charité sincère que nous posons sont comme autant d’écrous et de contre-écrous qui affermissent notre vocation et nous y rendent plus fidèles.
Quel que soit le bout par lequel nous abordons la question, nous revenons au même point, à savoir que nous sommes les premiers bénéficiaires de nos actes vertueux : même s’ils visent directement le prochain, ils nous valent en retour, parce que Dieu est infiniment bon, non seulement le pardon de nos péchés (étant entendu que seule la confession personnelle peur pardonner les péchés mortels), mais encore nous accordent un supplément de grâce, pour que nous soyons en mesure d’améliorer encore nos performances, de progresser un peu plus sur la voie de la sainteté et de l’imitation de son Fils Jésus-Christ.
La vie chrétienne est vraiment passionnante. Si « la haine suscite des querelles » (Proverbes 10, 12), il est incontestable qu’en aimant notre prochain, nous aimons le Christ que nous voyons en eux et nous sommes alors plongés dans la vie de Dieu, où tout est Amour au sens le plus fort possible, pleinement existentiel. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés : demeurez dans cet amour que j’ai pour vous. Si vous mettez mes commandements en pratique, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi j’ai mis en pratique les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour » (Jean 15, 9-10).
Et Jésus d’ajouter : « Père, ceux que tu m’as donné, je veux que là où je serai, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils puissent voir ma gloire dont tu m’as fait don, parce que tu m’as aimé avant la création du monde » (Jean 17, 24).

(fin)

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