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lundi 10 octobre 2011

La guérison du fils de l’officier royal (3)


La guérison du fils de l’officier royal (3)

Ayant donc appris la venue de Jésus, le militaire « se rendit vers lui et le pria de descendre pour guérir son fils, car il était à la mort » (Jean 4, 47). Tout à coup, la situation présentée n’est plus banale. Elle revêt un caractère d’urgence. Le fils de l’officier est à l’article de la mort. Aussi son père s’est-il hâté de se rendre à Capharnaüm auprès du Rabbi, avec une grande foi en son pouvoir thaumaturgique.
A cette requête, Jésus apporte une réponse quelque peu dilatoire et agacée, comme s’il ne mesurait pas la gravité de l’instant : « Jésus leur dit : « Si vous ne voyez pas des miracles et des prodiges, vous ne croirez donc pas ! » (Jean 4, 48). C’est qu’on lui en demande, des miracles ! « Quel miracle vas-tu nous montrer pour agir de la sorte ? » (Jean 2, 18). « Quel miracle feras-tu pour que nous le voyions et que nous croyions en toi ? » (Jean 6, 30). « Les Juifs réclamaient des miracles » (1 Corinthiens 1, 22)… Et Jésus est lassé de ce manège sans fin. C’est pourquoi il pourra dire à l’apôtre Thomas : « Tu crois parce que tu m’as vu ! Heureux ceux qui croiront sans avoir vu ! » (Jean 20, 29).
L’officier ne se laisse pas freiner par ce genre de remarque, précisément parce qu’il a foi en Jésus, en son pouvoir de guérir ce fils auquel il tient logiquement tant. Il lui répond donc : « Seigneur, descend avant que ne meure mon enfant » (Jean 4, 49). Le temps presse. Il est sur le point de rendre l’âme. C’est un sentiment paternel bien compréhensible qui le pousse à insister auprès du Seigneur pour qu’il intervienne sans délai. Il a foi dans le pouvoir de Jésus-Christ de guérir les malades. Mais celle foi ne semble cependant pas aller suffisamment loin, c’est-à-dire jusqu’à croire que si, d’aventure, son fils mourait avant l’arrivée du Maître, celui-ci pourrait le faire revenir à la vie. Croire à cette possibilité requiert évidemment une foi consistante.
Mais enfin, cet homme va démontrer qu’il croit en Jésus et en sa parole. En effet, « va, lui dit Jésus, ton fils vit » (Jean 4, 50). En un certain sens, le Seigneur n’accède pas à sa demande, puisqu’il ne prend pas la peine de se mettre en route et de se déplacer chez lui, ce qu’il fait pourtant dans d’autres circonstances, par exemple quand Jaïre, chez de la synagogue, l’a supplié pour une fillette de douze ans, son unique enfant, elle aussi à l’agonie (cf. Luc 8, 40-42.54-56). Mais en même temps, en disant à l’officier royal « ton fils vit ! », il met davantage sa foi à l’épreuve que s’il se rendait chez lui et priait au chevet de son enfant. Par sa réponse, Jésus veut s’assurer de cette foi et la renforcer.

(à suivre…)

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