La prière (2)
La prière (2)
La question des apôtres, « Seigneur, apprends-nous à prier », se comprend donc très bien. Ils sont témoins jour après jour de la prière du Seigneur. Jésus est un homme de prière. Comment pourrait-il en aller autrement ? Tout baptisé est appelé à devenir un homme ou une femme de prière. Notre Seigneur l’est tout naturellement, pourrions-nous dire. D’un certain point de vue, il est même prière. Toute sa vie est une prière ardente adressée à son Père, pour qu’il accorde bénévolement le salut à l’humanité, une prière qui culmine avec le Sacrifice de la Croix. Jésus ne peut rien faire qui ne soit en même temps prière. (lire la suite)Cela aussi m’apparaît évident, ayant appris de saint Josémaria ce qu’il appelait l’« unité de vie », c’est-à-dire le fait de tout orienter vers Dieu, de tout vivre conformément à la Volonté de Dieu, qui est notre sanctification et celle d’autrui (cf. 1 Thessaloniciens 4, 16) : sainteté et apostolat, comme le concile Vatican II l’a bien signalé.
Il n’y a pas, il ne doit pas y avoir, de « compartiments étanches » dans notre vie, disait-il. Tout est pour la gloire de Dieu. Tout est adhésion à Dieu, désir de faire ce qui lui plaît (cf. Tobie 14, 10). Tout est lieu de contemplation et d’adoration du Dieu Un et Trine. Tout est preuve de l’amour que nous portons à notre Dieu, dans une réponse modeste, mais aussi complète que possible à son Amour infini. De sorte qu’il devient impossible d’isoler la prière du travail et de l’apostolat. Tout se ramène en définitive à une activité unique : aimer Dieu.
La vie du Christ est donc toute d’Amour, une prière débordante. Elle donne irrésistiblement envie de prier à notre tour. D’où cette question pressante d’un ou de plusieurs apôtres, se fondant sur la tradition du Précurseur : « Apprends-nous à prier, tout comme Jean l’a appris à ses disciples » (Luc 11, 1).
L’on dirait que Jésus attendait que ses apôtres lui adressent cette demande ; car il répond sur le champ et leur indique, leur lègue une prière, la prière essentielle à ses yeux, que nous connaissons sous le nom de « Notre Père », des deux premiers mots qui la composent et qui en déterminent l’orientation générale.
Le Seigneur oriente en effet d’emblée vers l’essentiel. Il n’existe pas de vérité plus importante, ni plus consolante d’ailleurs, que celle-là : Dieu est notre Père. Il est fondamentalement Père. Il se caractérise par le fait d’être Père d’une multitude de croyants (cf. Genèse 17, 5), de tous les êtres humains, en qui il a voulu graver, en les créant un, par un, son image et sa ressemblance (cf. Genèse 1, 26). Nous ne sommes donc pas des inconnus pour Dieu, ni des êtres dont il pourrait se désintéresser. Mais nous sommes vraiment ses enfants (cf. 1 Jean 3, 1). C’est pourquoi la prière de base, la prière élémentaire, la prière alimentaire, la prière vitale pour nous est celle qui débute par ces mots : « Notre Père. »
(à suivre…)
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