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mercredi 8 février 2012

La valeur des difficultés (1)


La valeur des difficultés (1)

« Aussitôt après [il s’agit de la première multiplication des pains], il força les disciples à remonter en barque, et à passer avant lui sur l’autre rive » (Matthieu 14, 22). Et ce, « le temps de renvoyer les foules. Quant il eut renvoyé les foules, il gagna la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il s’y trouvait seul » (Matthieu 14, 22-23). Jésus prie. Que pourrait-il faire d’autre ? Il ne peut pas ne pas prier. Toute sa vie est une prière continuelle, ininterrompue. J’allais dire qu’il ne sait pas faire autre chose que prier. Il prie pour ces foules qu’il vient de nourrir d’un aliment matériel, afin qu’elles accueillent la nourriture spirituelle de son enseignement. Il prie pour ses apôtres, qui sont encore bien mal dégrossis. « Le soir venu, (lire la suite) il s’y trouvait seul. Quant à la barque, elle était déjà loin de la terre, à pas mal de stades, tourmentée par les vagues, le vent étant contraire » (Matthieu 14, 23-24). Cette difficulté vient s’ajouter à la fatigue d’une journée bien remplie, avec la gestion d’une foule évaluée à « environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants » (Matthieu 14, 21) à laquelle ils avaient dû distribuer les pains et les poissons multipliés par le Seigneur, dont ils avaient de surcroît ramassé les morceaux qui restaient, soit « douze corbeilles toutes pleines » (Matthieu 14, 20). La tempête vient rajouter à la fatigue.
Nous rencontrons nous aussi des difficultés dans la traversée de notre vie. Nous nous en passerions bien, suivant un raisonnement très humain, un calcul à courte vue. Alors qu’il est bon que des difficultés se présentent à nous pour que nous puissions offrir quelque chose à Dieu et recourir à son aide. Ces problèmes sont le maillet de l’artiste qui donne des coups afin de faire sauter les éclats inutiles et parvenir à la statue, au chef-d’œuvre qu’il porte en lui. Si nous sommes unis au Christ, que nous recevons dans l’Eucharistie, si nous visons sincèrement la sainteté, alors la croix que nous rencontrons ne devrait pas peser, ni nous affoler. Elle n’est pas une calamité, mais plutôt une bénédiction céleste. Car ce qui nous rend irrémédiablement malheureux, c’est précisément de refuser la croix, de vouloir l’esquiver, car cela revient à vouloir nous passer de Jésus-Christ, à vouloir vivre comme s’il n’existait pas, comme si sa vie n’avait aucune incidence sur la nôtre. Si nous imitions notre Seigneur, c’est-à-dire si nous nous efforcions de penser aux autres au lieu de nous regarder le nombril, nous serions très heureux et bien engagés sur la voie de la sainteté.

(à suivre…)

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