La valeur des difficultés (3)
La valeur des difficultés (3)
« Or, à la quatrième veille de la nuit, il vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent pris d’émoi : « C’est un fantôme ! » dirent-ils, et ils poussèrent des cris d’effroi » (Matthieu 14, 25-26). Le Christ vient à leur aide et eux, ils s’affolent ! Ils y trouvent une source supplémentaire de tracas et de fatigue. Le Christ se présente à nous avec la Croix mais pour apporter la paix à notre âme, non pour nous troubler ; pour nous aider à résoudre nos problèmes humains, non pour nous surcharger ; pour donner à l’ensemble un sens surnaturel, non pour nous enfoncer dans notre misère. « Mais tout de suite Jésus leur parla : « Confiance ! dit-il. C’est moi ! N’ayez pas peur ! » (Matthieu 14, 27). Alors Pierre, tout feu tout flamme, (lire la suite) toujours spontané et éprouvant du mal à réprimer ses réactions primaires, « lui dit : « Seigneur ! si c’est toi, commande que j’aille à toi sur les eaux » (Matthieu 14, 28). Ce sera la preuve indéniable qu’il s’agit bien de Jésus. « Viens ! dit-il. Et Pierre, quittant la barque, marcha sur les eaux et alla vers Jésus. Mais, en voyant la violence du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria : « Seigneur, sauve-moi ! » (Matthieu 14, 29-30).Cela a bien commencé, mais Simon-Pierre a douté, a vu sa foi diminuer en présence d’une difficulté objective. Marcher sur les eaux, qui plus est d’un lac fortement agité par un vent violent, n’a rien de banal évidemment. Mais n’était-ce pas la preuve qu’il avait demandé ? N’était-ce pas la preuve qu’il s’agissait bien du Seigneur ? Cela ne lui suffit pas, ou ne lui suffit plus. L’eau est agitée, les vagues se creusent… De vrais problèmes, des tracas non inventés… « Quand quelque désagrément ou peine vous atteindra, souvenez-vous du Christ crucifié et taisez-vous. Vivez en foi et en espérance ; bien que ce soit dans le noir ; dans ces ténèbres Dieu protège l’âme » (saint Jean de la Croix, Lettre n° 20). Tel est le bon système. « Il s’écria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt Jésus tendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Matthieu 14, 30-31). Oui, pourquoi ?
« Et, lorsqu’ils furent montés dans la barque, le vent cessa » (Matthieu 14, 32). Il ne cesse qu’à ce moment-là. Mais Jésus était déjà avec lui avant. « Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui en disant : « Vraiment tu es le Fils de Dieu ! » (Matthieu 14, 33). La difficulté va servir à les faire grandir dans la foi en Jésus-Christ. Elle a donc un côté positif. Et c’est le propre de tous les soucis que nous avons dans notre vie et de toutes les épreuves que traverse aussi notre mère la sainte Église.
Elles nous font grandir. Elles contribuent à ce que nous suivions librement le Seigneur et à ce que nous produisions de bonnes œuvres qui manifestent la gloire de Dieu. Elles nous font beaucoup de bien. « Bouillac, dans le Lot, où il est en mission en janvier 1897. Se plaindre des épreuves que le Seigneur nous envoie, c’est changer l’or en étain. Les peines, les contradictions, les souffrances, les humiliations, voilà le trésor des trésors ! Quel mérite y a-t-il à tout souffrir et à tout quitter par force ? Mais tout souffrir, tout quitter, tout supporter, tout endurer joyeusement et librement pour l’amour de Jésus qui a tout quitté, tout enduré, tout souffert pour l’amour de nous, voilà le mérite, voilà aussi le bonheur » (J. Baylé, Le saint de Toulouse s’en est allé… P. Marie-Antoine de Lavaur Capucin (1825-1907), Toulouse, Éditions du Carmel, 2006, p. 441).
(fin)
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