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mercredi 25 avril 2012

Compostelle et le Mont Saint-Michel


Compostelle et le Mont Saint-Michel

Arrivé à la cathédrale de Galice, le pèlerin de saint Jacques honore la statue de l’apôtre – puis continue son chemin vers l’Ouest : quatre-vingt-sept kilomètres jusqu’au cap Finisterra, qui lui aussi, au Moyen-âge, est une »fin du monde connu ». Là le marcheur s’arrête face à l’océan. Il ne peut pas aller plus loin : « on ne voit rien que le ciel et la mer », note le pèlerin Léon de Rosmital en1466. Le sanctuaire l’a conduit à la mer… C’est le contraire du pèlerin de saint Michel, que la mer conduit au sanctuaire. Marcher vers la mer et le soleil couchant, c’est se dissoudre dans la nature. Traverser la mer, c’est aller vers l’immortalité. (lire la suite) La coquille emblème du Mont Saint-Michel, signe de l’homme délivré de la mer, n’avait donc pas le même sens que la coquille emblème de Santiago, signe de la mer plus forte que l’homme. Différence troublante ! Elle s’accentue du fait que la coquille normande est historiquement plus ancienne que celle de Galice : ce sont les « miquelots », pèlerins de saint Michel, qui l’ont transmise aux « jacquaires », pèlerins de saint Jacques. Le conchyliologiste, spécialiste des mollusques, ajoutera que ce ne sont pas les mêmes coquillages : saint Jacques a le pecten maximus, qui est grand et rond ; saint Michel a le pecten varius, qui est petit et oblong.

Patrice de Plunkett, Les Romans du Mont Saint-Michel, Paris, Éditions du Rocher, 2011, p. 32-33.

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