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dimanche 15 avril 2012

Le pardon (2)


Le pardon (2)

Mais la mesure de Dieu n’est pas celle des hommes. « Un jour pour le Seigneur est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour » (1 Pierre 3, 8). Et le Seigneur pourrait nous adresser bien souvent ce reproche : « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais uniquement celles des hommes » (Matthieu 16, 23). C’est pourquoi Pierre écoute la réponse du Christ avec stupéfaction : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix-sept fois sept fois » (Matthieu 18, 22). Il est totalement estomaqué, parce qu’il perçoit que cela signifie indéfiniment, toujours, sans la moindre limitation d’aucune genre. Lui qui s’imaginait avoir fait un grand pas en avant en arrivant à sept fois, il se sent tout petit. Il comprend qu’il a encore du chemin à parcourir pour suivre pleinement le Maître, qu’il doit apprendre beaucoup.
Jésus enseigne à ne pas mettre de limite à l’amour fraternel (lire la suite) et à agir avec bonté envers tous, comme Dieu « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur ceux qui ne le sont pas » (Matthieu 5, 45). Qui sait si, du coup, quelques-uns des méchants ne finiront pas par changer de comportement ?
Ce que Lamek avait dit à ses femmes dans les temps anciens était manifestement tombé dans l’oubli : « Sept fois Caïn sera vengé, mais Lamek septante fois sept fois » (Genèse 4, 24). Cela se perdait dans la nuit des temps. Et qui donc en Israël s’en souvenait ? Alors Pierre est excusable de ne pas se le rappeler. Peut-être a-t-il tout simplement voulu s’aligner sur l’affirmation du livre sacré : « Le juste tombe sept fois » (Proverbes 24, 16).
Jésus ne se limite pas à fixer une mesure. Il précise encore comment la mettre en pratique. Pierre comprend que sa portée est quasiment illimitée. Il doit découvrir aussi qu’elle est d’une application permanente, à répétition, s’il le faut. Parce que la charité, la plus grande des vertus (cf. 1 Corinthiens 13, 13), d’où procède le pardon des offenses commises par autrui et de ses comportements en soi répréhensibles, « excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Corinthiens 12, 7).
De plus, Pierre pouvait-il ignorer que « l’amour couvre toutes les fautes » (Proverbes 10, 12) ? J’allais dire que c’était le b-a-BA des enfants d’Israël.

(à suivre…)

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