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samedi 28 avril 2012

Les dix vierges (2)


Les dix vierges (2)

Et quelle est cette huile essentielle ? C’est la somme de nos vertus. C’est notre effort sans cesse recommencé pour aimer vraiment le Seigneur dans les petites choses de la vie courante. C’est notre générosité pour mortifier notre regard, notre caractère, nos goûts et ne pas satisfaire nos caprices. C’est notre fidélité aux moments de prière que nous nous sommes fixés au long de la journée. Grâce à eux, il ne nous sera pas difficile d’accueillir le Seigneur puisque nous aurons été souvent avec lui, auprès de lui, et que ces moments d’intimité nous auront maintenus éveillés le reste du temps, en état d’alerte amoureuse pour ne pas nous laisser aller à l’embourgeoisement et à la tiédeur. Telle est l’huile de notre lampe. Son niveau, non seulement ne diminue pas, mais augmente à la mesure de la sainte tension de notre vie intérieure, de notre amour de Dieu. (lire la suite)
Les vierges imprévoyantes, elles, « en prenant leurs lampes, n’avaient pas pris d’huile avec elles » (Matthieu 25, 3). Elles auraient dû reconnaître leur étourderie et avoir l’humilité de s’adresser rapidement à leurs compagnes pour leur demander de l’aide alors qu’il en était encore temps. Mais l’humilité est une vertu difficile à vivre, parce qu’elle suppose de reconnaître nos faiblesses, nos erreurs et que nous n’aimons pas être pris en défaut. Il est vrai qu’il n’est pas de tout repos de faire comme jadis dans le pressoir, après la vendange, et de se placer au-dessus de soi, comme sur la récolte de raisin, pour le fouler aux pieds en répétant en cadence : « Je ne suis rien, je ne peux rien, je ne possède rien… », tout en ajoutant : « Mais je suis un enfant de Dieu et, avec lui, je peux tout ! » « Rejette loin de toi le désespoir où te conduit la connaissance de ta misère. — C’est vrai : financièrement parlant, tu es un zéro…, par ton rang social, un autre zéro…, et un autre par tes vertus, et un autre par ton talent… Mais, à gauche de tous ces zéros, il y a le Christ… Et cela fait un chiffre incommensurable ! » (saint Josémaria, Chemin, n° 473).
Plus nous reconnaissons que nous ne valons rien par nous-mêmes en ceci et en cela, plus nous prenons conscience de notre nullité, et plus nous ajoutons de zéros, le chiffre grandissant en conséquence. Alors nous pouvons tout : « je puis tout en celui qui me fortifie » (Philippiens 4, 13). Notre capacité d’agir s’accroît en fonction de notre humilité.
Autrement dit, l’humilité n’est pas une vertu passive, de celui qui désiste, qui se met en retrait, qui n’ose pas agir pour ne pas se mettre en évidence. Elle est au contraire une vertu éminemment active. La véritable humilité pousse à se lancer dans des entreprises hardies et coûteuses que l’on réalise, non pas avec nos propres forces dont nous avons justement reconnu et confessé l’inexistence, mais au nom de Dieu et avec la puissance de Dieu. Que « brille votre lumière aux yeux des hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16), car il en est l’auteur principal.

(à suivre…)

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