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lundi 30 avril 2012

Les dix vierges (4)


Les dix vierges (4)

Si ces vierges insensées ne prennent pas d’huile avec elles, comment vont-elles être « la lumière du monde » (Matthieu 5, 14), c’est-à-dire « la lumière des nations » annoncée dans l’Ancien Testament (cf. Isaïe 42, 6 ; 49, 6 ; 60, 1-3) ? Certes, seul Jésus peut dire au sens propre et strict : « Je suis la lumière du monde » (Jean 8, 12). Mais il n’en a pas moins affirmé : « Vous êtes la lumière du monde », comme une conséquence du baptême, qui a allumé la lumière de la foi et de la présence divine en nous. Et il précise qu’une « ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le lampadaire. Alors elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison ». La conclusion s’impose d’elle-même : « Qu’ainsi votre lumière brille devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 14-16). (lire la suite)
Certes, notre lumière doit briller devant les hommes, mais pas de n’importe quelle manière : à condition d’en faire retourner toute la gloire à Dieu, à notre Père céleste. Car le Seigneur nous a bien prévenus aussi : « Prenez garde de ne pas faire le bien que vous faites devant les hommes pour être regardés par eux : autrement vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 6, 1). Les termes sont presque identiques. Vous n’aurez pas de récompense ou de salaire. Car « l’ouvrier mérite son salaire » (Luc 10, 7). C’est le mot grec misthos qui est employé. Il s’agit bien d’un salaire, et non pas tant d’une récompense. Du salaire auquel le travailleur a droit en raison de l’activité réalisée : « Appelle les ouvriers et paye leur salaire » (Matthieu 20, 8), dit le maître de la vigne à son intendant.
Mais si l’ouvrier a agi pour lui-même au lieu de travailler pour son maître, s’il a dilapidé les talents reçus (cf. Luc 19, 11-27), alors il a déjà reçu son salaire de la part des hommes, avec leur estime, leurs louanges, leurs amusements.
Nous avons vu ce que l’huile représente et comment la vie chrétienne permet de la fabriquer en quelque sorte. Nous ne pouvons pas prendre de repos dans la vie spirituelle, ni mettre Dieu en vacances, ou entre parenthèses à aucun moment.
Ces pauvres femmes s’affolent. Elles mesurent le côté dramatique de la situation. Alors « celles qui étaient étourdies dirent à celles qui étaient avisées : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent » (Matthieu 25, 8) déjà. Ce pourrait être une solution, en effet. Mais une solution trompeuse, bancale, qui conduirait tout droit à une catastrophe de plus grande ampleur.

(à suivre…)

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