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lundi 15 octobre 2012

Un regard lumineux (4)

Un regard lumineux (4)

Le Seigneur précise encore : « Ce que je vous prescris, c’est de vous aimer les uns les autres » (Jean 15, 17). Prend donc garde à ce que « ton œil ne soit mauvais envers ton frère pauvre » (Deutéronome 15, 9). Car s’il ne reçoit pas de toi l’aide fraternelle qu’il est en droit d’attendre de toi, « il crie vers le Seigneur contre toi, qui serais en état de péché » (Deutéronome 15, 9), et il peut t’adresser un dur reproche, un reproche amer : « Je n’ai personne » (Jean 5, 7), personne pour m’assister, pour me rendre service, personne pour me conduire aux eaux de la grâce. Ô mon Dieu, « détourne mes yeux pour qu’ils ne voient pas ce qui est vain » (Psaume 119, 37) et ne s’attachent pas aux choses de la terre (cf. Colossiens 3, 2). Mais « fais-moi vivre dans ta voie » (Psaume 119, 37). « Vois, j’ai le désir de tes préceptes : dans ta justice, fais-moi vivre » (Psaume 119, 40). (lire la suite)
Il est vrai que « les yeux de l’homme ne sont jamais rassasiés » (Proverbes 27, 20), et que « l’œil ne se rassasie pas de voir et l’oreille ne se remplit pas à entendre » (Qohélet 1, 8). Mais « si mes yeux ne se rassasient pas des richesses » (Qohélet 4, 8), je suis le plus malheureux des hommes. Car « si nous n’avons d’espérance dans le Christ que pour cette vie seulement, nous sommes [en effet] les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15, 19). « Je n’accorderai point de sommeil à mes yeux, pas de repos à mes paupières, que je n’aie trouvé un lieu pour le Seigneur » (Psaume 132, 4-5). Mais cette demeure est, en réalité, toute trouvée, puisque c’est Dieu en Personne qui l’a choisie, et qu’il a élu domicile en moi, étant donné qu’il a déclaré ouvertement : « Celui qui retient mes commandements et les met en pratique, voilà celui qui m’aime. Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père et moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui […] et nous nous établirons chez lui à demeure » (Jean 14, 21.23). C’est Dieu qu’il faut contempler à longueur de journée, avant de nous abîmer dans une contemplation éternelle au ciel. Ce Dieu qui nous est plus intime à nous-mêmes que nous ne le sommes (cf. saint Augustin, Les Confessions 3, 6, 11). Ce n’est pas un Dieu lointain ni un Dieu caché, mais le « seul vrai Dieu » (Jean 17, 3), qui s’est rendu présent à nous. Il nous a mis en garde : « Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le au loin : mieux vaut pour toi entrer borgne dans la Vie que d’être jeté dans la géhenne de feu avec tes deux yeux » (Matthieu 18, 9). D’autant que, d’après saint Augustin, au ciel notre corps atteindra sa perfection et que toutes ses infirmités disparaîtront. Nous ne serons pas sauvés en raison de notre complexion, mais de notre vocation (cf. saint Bernard, ). C’est tout à fait compréhensible. D’ailleurs là aussi nous sommes prévenus : « En vérité je vous le dis : Les publicains et les courtisanes vous devanceront dans le royaume de Dieu » (Matthieu 21, 31). (à suivre…)

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